Le 2 octobre, la nouvelle équipe dirigeante de la Caisse centrale de la MSA (CCMSA) a tenu sa conférence de presse de rentrée à Paris. Face à une agriculture française confrontée à de multiples défis, cette rencontre avec la presse agricole et sociale a permis de dresser un bilan et d’annoncer les priorités pour la nouvelle mandature.

Après un cycle électoral mené dans les territoires, la gouvernance de la MSA se renouvelle. Jean‑François Fruttero, président de la caisse de Dordogne, Lot et Garonne, est reconduit à la présidence. À ses côtés, François Serpaud est élu premier vice‑président. Anne‑Laure Torrésin, directrice générale, complète le trinôme de pilotage.

Un rôle d’amortisseur face aux crises agricoles

L’année écoulée a confirmé le rôle central de la MSA comme acteur de proximité et soutien aux exploitants. Épizooties bovines, incendies dévastateurs dans les Corbières et tensions économiques structurelles ont marqué l’actualité agricole. Dans chacune de ces situations, les caisses locales se sont mobilisées pour apporter une réponse rapide : activation de dispositifs d’urgence, aides exceptionnelles, accompagnement social et psychologique.

« Notre force, c’est la proximité. Grâce à nos élus, nos travailleurs sociaux, nos médecins et nos agents de prévention, nous allons vers les ressortissants en difficulté pour leur apporter des solutions adaptées. Chaque année, nous mobilisons 30 millions d’euros pour les soutenir », a insisté Jean‑François Fruttero.

Notre mission est claire : être reconnu comme la solution, l’outil humain et territorial à la disposition des ressortissants, capable de les accompagner dans les meilleures conditions, en période de crise comme au quotidien.
— Jean‑François Fruttero, président MSA

Mal‑être agricole : une priorité renforcée

La MSA confirme sa vigilance sur le mal‑être agricole. En un an, les signalements ont augmenté de 31 %, témoignant d’une sensibilisation accrue. Le réseau s’appuie aujourd’hui sur 9 000 sentinelles bénévoles et 2 000 professionnels formés. Un dispositif innovant d’aide au répit administratif, testé depuis 2024, a déjà accompagné plus de 400 assurés. L’aide moyenne allouée s’élève à 1 270 euros, un chiffre qui a particulièrement retenu l’attention des journalistes de la presse agricole et rurale. La MSA sera également présente lors des Journées « Cap sur la santé mentale » en novembre à Paris, où elle animera une table ronde sur le thème « Métiers de conviction, métiers sous pression ».

La MSA prévoit prochainement une conférence de presse dédiée au Programme national de prévention du mal-être agricole (PMEA). Ce dispositif vise à renforcer les actions de prévention et d’accompagnement des agriculteurs en difficulté. L’événement constituera un moment important pour présenter les avancées, ses priorités et les moyens mobilisés, tout en réaffirmant l’engagement de la MSA sur l’ensemble du territoire.

Le monde agricole souffre. Nous devons aller vers celles et ceux qui n’osent pas demander d’aide. C’est la mission de nos sentinelles, de nos élus et de nos travailleurs sociaux.
— François Serpaud, premier vice‑président

Simplification administrative : une concertation nationale

Anne‑Laure Torrésin annonce le lancement d’une concertation publique sur la simplification administrative qui sera lancée prochainement. Cette démarche impliquera adhérents, délégués, partenaires institutionnels et syndicats agricoles. « La simplification, c’est la première attente de nos ressortissants. Nous voulons rendre les démarches plus accessibles et moins contraignantes, pour redonner du temps aux exploitants et aux salariés. Cette concertation sera ancrée dans les territoires et permettra de co‑construire des solutions concrètes », explique la directrice générale.

La MSA a déjà développé plusieurs outils : l’ouverture de l’application maMSA & moi aux employeurs (17 millions de connexions depuis 2024), le Tesa simplifié (1,7 million de bulletins de salaire), le site web Vos cotisations en clair (5 500 visites) et le portail Mon projet d’agri (37 000 visiteurs).

La simplification est la première attente des agriculteurs. Notre ambition est de rendre leurs démarches plus accessibles et moins contraignantes, pour leur redonner du temps et de la sérénité. La concertation que nous lançons cet automne doit permettre de bâtir, avec eux et leurs représentants, des solutions concrètes et durables.
— Anne-Laure Torrésin, directrice générale de la CCMSA


Avancées sociales et perspectives. La MSA a par ailleurs obtenu plusieurs avancées réglementaires et sociales : l’assouplissement du congé paternité pour les non‑salariés agricoles (+20 % de bénéficiaires), une hausse spectaculaire des encaissements de pensions alimentaires (+270 % entre 2020 et 2024) et le déploiement d’un dispositif d’urgence pour les victimes de violences conjugales. « Notre mission est claire : être reconnu comme la solution, l’outil humain et territorial à la disposition des ressortissants », souligne Jean‑François Fruttero.

Une nouvelle mandature sous le signe de la COG

Le renouvellement institutionnel ouvre naturellement la voie à une nouvelle étape : la négociation de la prochaine Convention d’objectifs et de gestion (COG) 2026-2030, signée avec l’État. « La négociation suit un calendrier précis, pensé en trois cycles, explique Jean-François Frutero. L’idée est de poser les thématiques, puis les moyens, avant de finaliser l’ensemble. »

Cycle 1 – Les thématiques. Ce premier cycle, en cours de finalisation, vise à définir les grandes priorités qui structureront l’accord : santé, action sociale, prévention des risques professionnels, accompagnement des territoires, simplification administrative… Chaque axe donnera ensuite lieu à des déclinaisons concrètes, toujours avec une exigence de proximité.

Cycle 2 – Les moyens. Prévu d’ici fin 2025, il portera sur l’attribution des ressources : moyens humains, financiers et organisationnels. Seront abordés à la fois les fonds de gestion administrative et ceux dédiés à l’action sanitaire et sociale, à la prévention et aux politiques publiques. Ce cycle déterminera aussi les objectifs chiffrés annuels, par exemple en matière de qualité de service, de continuité d’activité ou encore de maintien d’une présence territoriale dense – un point essentiel pour les adhérents, qu’ils vivent en zone rurale isolée ou dans des bassins plus urbanisés.

Cycle 3 – La finalisation. Début 2026, cette dernière étape permettra de solder les points restés ouverts et d’aboutir à un texte stabilisé. L’ambition : permettant un cadre clair et opérationnel dès le début de la mandature.

En parallèle, la négociation du schéma directeur des systèmes d’information (SDSI) avance au même rythme. « Les deux chantiers sont intimement liés, souligne le président. La performance et la productivité de la MSA reposent aussi sur nos capacités numériques. Mais le numérique n’a de sens que s’il sert notre mission première : être présents au plus près de nos ressortissants, dans tous les territoires. »