Comment percevez-vous la MSA ?
Pendant mon activité professionnelle, je n’en connaissais pas vraiment toutes les facettes. Délégué syndical pendant mes dix dernières années passées à la chambre d’agriculture, j’ai eu à m’occuper de situations particulières et me suis mieux rendu compte du rôle qu’elle peut jouer dans l’accompagnement de la population agricole. Lorsque le secteur traverse des crises, elle vient en appui, propose des plans d’aide. Elle a une activité très large que je n’appréhendais pas au départ et que j’ai aussi appris à découvrir au fil de ce premier mandat.
Élu depuis 2015, je suis président de l’échelon local. Je vis à Sercœur, village de 250 habitants, à une dizaine de kilomètres d’Épinal. Deux agriculteurs y sont en activité.
Qu’avez-vous mis en place ?
Notre échelon local s’est orienté sur des actions de prévention des accidents du travail. Nous avons proposé des formations sur l’utilisation de la tronçonneuse, la contention des animaux et la prévention des chutes de hauteur. Je tenais beaucoup à cette thématique car j’ai rencontré des personnes dont l’activité professionnelle a été compromise et la santé gravement altérée à la suite d’une chute. Malheureusement, la participation a été faible.
Avec l’appui des équipes de la MSA Lorraine, dont Dominique Reynaud, travailleur social du secteur, nous contribuons par ailleurs au projet d’implantation d’une Marpa à Docelles, commune au riche passé dans l’industrie papetière. Avec ses mille habitants, elle dispose d’une maison de santé, d’une pharmacie, de commerces, d’une association de transport solidaire…
Pour juger de la pertinence de l’implantation de la résidence sur ce territoire, une étude a notamment été réalisée auprès de la population locale. L’analyse des entretiens, confiée à une junior entreprise, a conforté l’idée de cette installation. La majorité des personnes interrogées sont propriétaires de leur logement, mais celui-ci n’est pas forcément adapté à leur avancée en âge (maison trop grande, isolée, avec étage…). Certains ne se considèrent plus trop en sécurité à leur domicile et ont été séduits par le concept. La liberté, l’indépendance et la sécurité garanties par les Marpa sont autant d’arguments favorables ressortis des échanges.
Où en êtes-vous aujourd’hui ?
Un groupe de travail se réunit une fois par mois. Fin 2018, une association a été constituée pour porter le projet, qui a bénéficié d’un bon accueil de la part des acteurs locaux de santé et de l’Ehpad proche – eux aussi s’impliquent dans le groupe. La commune met un terrain à disposition. Des commissions s’installent : architecture, financement, projet de vie et communication. Nous « défrichons » pour la toute première Marpa du département !
Qu’en retirez-vous ?
La satisfaction de participer à la proposition d’une solution d’hébergement alternative qui réponde aux attentes de la population. Cet engagement me permet aussi d’être en contact avec des gens que je ne côtoyais pas jusqu’alors – le monde de la santé, les élus… – et de mieux appréhender la diversité et la complexité des tâches du maire d’une commune.
Bienvenue à la Marpa
Alternatives à l’hébergement traditionnel proposé en établissements médicalisés et en maisons de retraite, les Marpa sont principalement implantées sur les espaces ruraux et en périphérie des villes.
Ces 200 maisons, réparties sur 70 départements, privilégient l’autonomie, l’indépendance, le bien-vieillir et la sécurité de leurs résidents. Elles participent aussi à la vie et au développement économique des territoires.
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