Dès 8 heures, les participantes ont été accueillies par des élèves du lycée professionnel Ducharmoy de Saint‑Claude. Cheffes d’exploitation ou conjointes collaboratrices, elles ont laissé leurs parcelles, leurs serres ou leurs champs pour s’accorder une parenthèse rare.

La Direction de la Mutualité sociale agricole de la Caisse générale de Sécurité sociale (CGSS) de Guadeloupe et de Saint‑Martin leur proposait une journée placée sous le thème « Agricultrice mais femme avant tout », dans la continuité d’une première édition organisée en 2024 dans le Nord Grande‑Terre.

Un temps pour souffler et s’informer

La matinée a été consacrée à six mini‑conférences centrées sur la santé et la prévention : risques professionnels, dépistage, cancers féminins, santé mentale, prise en charge des violences, estime de soi. Autour des stands d’information de la sécurité sociale agricole, du centre d’examens de santé, de la CAF, de la Ligue contre le cancer et de l’association Solidarité Femmes, les échanges ont été nourris, permettant à chacune d’aborder des sujets souvent laissés de côté dans le quotidien agricole.

Après un déjeuner partagé, des ateliers bien‑être et artistiques étaient proposés : massages, soins esthétiques, coiffure, conseils beauté, compositions florales et création d’une œuvre picturale collective. Une vingtaine d’élèves en esthétique et coiffure du lycée Ducharmoy, encadrés par leurs professeurs, ont assuré les prestations. Trois masseuses professionnelles, une coach en maquillage et plusieurs intervenants artistiques ont complété le dispositif.

Guadeloupe basse-terre femmes agricultrices bien-être_photo Guillaume Aricique

Certaines sont reparties avec une photo souvenir, d’autres avec leur composition florale. Toutes ont pu s’accorder un moment de détente rarement accessible dans ce métier rythmé par les impératifs de l’exploitation.

Une action collective au service des femmes en agriculture

Portée par un groupe projet de dix collaborateurs et financée par la CGSS, cette journée répond à plusieurs objectifs : prévention santé, éducation, partenariats, lutte contre la pauvreté. Elle s’inscrit également dans l’orientation nationale visant à mettre en lumière le rôle des femmes en agriculture.

Sur les 230 exploitantes et conjointes collaboratrices contactées par téléphone, 124 s’étaient inscrites. Finalement, 55 ont pu se rendre à la manifestation, un chiffre en partie influencé par les conditions météorologiques. Les participantes, majoritairement âgées de 41 à 60 ans et issues des filières maraîchage, canne à sucre ou cultures fruitières, ont salué l’initiative et exprimé leur souhait de la voir reconduite.

Cinq points à retenir

  • Une initiative pensée pour les femmes du territoire

La journée cible un public souvent invisible : les agricultrices du Sud Basse‑Terre, cheffes d’exploitation ou conjointes collaboratrices, confrontées à une charge professionnelle et familiale élevée.

  • La santé comme fil conducteur

Les conférences ont mis en lumière des enjeux rarement abordés dans le milieu agricole : prévention, dépistage, santé mentale, violences, estime de soi. Autant de sujets essentiels pour un public exposé à des risques spécifiques.

  • Un format qui libère la parole

La combinaison d’interventions, de stands d’information et d’ateliers bien‑être crée un espace où les participantes peuvent poser des questions, se confier, s’informer et souffler — un équilibre apprécié.

  • Une mobilisation collective

Institutions, associations, professionnels de santé, élèves en formation : le bon déroulement de la journée repose sur un réseau d’acteurs engagés, preuve que l’accompagnement des agricultrices nécessite une approche transversale.

  • Une attente forte pour la suite

La demande de reconduction montre que ces espaces de prévention et de bien‑être répondent à un besoin réel. Les agricultrices souhaitent que ce type d’initiative devienne un rendez‑vous régulier.