C’est à Aurec-sur-Loire, une commune de 6 133habitants, que Xavier Le Chanu, 23 ans, vit avec sa compagne depuis un an. « Les paysages à couper le souffle de ce petit bled paumé » les ont décidés à s’y installer. Le village, entre Monistrol-sur-Loire et Saint-Maurice-en-Gourgois, possède toutes les commodités pour y mener la belle vie : deux ou trois petits commerces, une école. Et comme moyen de transport, une gare qui dessert le TER Auvergne-Rhône-Alpes de la ligne 9, un train qui fait des allers-retours entre Saint-Étienne et Le Puy-en-Velay. 

Des horaires de trains peu adaptés

Le hic selon Xavier Le Chanu, ce sont « les horaires très bizarres » proposés aux usagers. Ils ne sont pas adaptés à la vie quotidienne. « Il y a trop peu de passages de train pour que ce soit pratique », estime le jeune homme qui cherche un travail de technicien en fibre optique.

Pour se rendre à ses entre­tiens d’embauche souvent organisés à Monistrol-sur-Loire, située à 10 km de sa ville, c’est la croix et la bannière. « Imagi­nons que vous faites les trois-huit. Vous commencez à 3 heures et vous finissez à 8 heures du matin. Vous faites comment pour vous déplacer ? Il n’y a pas de solution », s’inquiète-t-il.

Pour l’heure, il peut compter sur le service de la Maison de la mobilité solidaire Haute-Loire, une associa­tion qui aide les personnes qui rencontrent des difficultés pour se déplacer. « Elle propose des solutions de covoiturage. Ça permet de voyager à de très petits prix, 10 centimes pour 1 kilomètre. Le service est dévolu aux rendez-vous profes­sionnels ou médicaux. Il n’est pas utilisable pour les loisirs. »

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Passer le permis

Lui, il rêve d’une solution pérenne qui l’aide à être auto­nome dans son territoire et à pouvoir bouger librement pour les démarches administratives, le travail ou même faire des courses dans les grandes surfaces. Le vélo ? Il ne veut même pas y penser. « Aurec-sur-Loire, c’est le fond du trou. Si vous devez partir quelque part à vélo mécanique, il faut vous attendre à monter des côtes. Faire les distances à bicyclette est physiquement impossible. »

Avec un collectif de voyageurs SNCF de Haute-Loire, il s’est battu pour obtenir un aller-retour supplémen­taire sur le TER le dimanche. Le groupe a eu gain de cause. Le combat continue pour augmenter la fréquence des trains sur tous les autres jours. « Ça va venir », espère l’Aurécois qui gère la page Facebook dédiée aux usagers de la ligne.

Cette gare qui dessert le TER Auvergne-Rhône-Alpes de la ligne 9, un train qui fait des allers-retours entre Saint-Étienne et Le Puy-en-Velay, est le seul moyen de transport disponible dans la zone.

Le bourg d’Aurec-sur-Loire, une commune de 6 133habitants, possède une gare qui dessert le TER Auvergne-Rhône-Alpes de la ligne 9, un train qui fait des allers-retours entre Saint-Étienne et Le Puy-en-Velay. Il s’agit du seul moyen de transport disponible dans la zone.

En attendant, aidé par France Travail, il repasse le code afin d’obtenir le permis. La voiture reste pour le moment la meil­leure solution. Grâce au prêt que la caisse d’allocation familiale accorde pour l’achat de mobiliers ou d’équipements, il pourra ensuite acquérir un véhicule pas trop cher vendu dans le garage solidaire Solidarauto 43.

Les voitures y sont proposées à des prix défiant toute concurrence (1 000  à 2 000 euros). Elles sont données par des particuliers et commercialisées après avoir été remises en état. Cependant, même s’il obtient ce sésame à la liberté de mouvement, il reste attaché à la solution du rail.

Une maison de la mobilité solidaire

La maison de la mobilité solidaire (MMS) est un projet porté par trois associations : Formation insertion travail (FIT), le garage solidaire Solidarauto 43 et Face 43, un club d’entreprises qui travaillent sur l’inclusion des jeunes. Elle a ouvert ses portes en novembre dernier. Deux territoires sont ciblés : le pays de la Jeune Loire et la communauté de communes des Rives du Haut-Allier.
Objectif : accompagner vers des solutions de mobilité durables, solidaires et alternatives à l’usage de la voiture. Tous ceux qui connaissent des difficultés de déplacement peuvent solliciter ce service. Des solutions comme le covoiturage y sont proposées. Vélo et scooter ou voiture électriques et une voiturette peuvent être également prêtés sur une courte durée.
MMS a bénéficié du soutien du dispositif Grandir en milieu rural (GMR), porté par la MSA, à l’occasion d’un appel à projets, axé sur la mobilité et le numérique. GMR accompagne les acteurs locaux dans le développement et l’amélioration des services et structures dédiés aux famille agricoles et rurales.