Non, l’accordéon n’est pas mort – au contraire – car il swingue encore. Parfois relégué au rang d’instrument du passé et associé aux noms d’Yvette Horner, Michel Pruvot ou Marcel Azzola (acolyte de Jacques Brel), le piano à bretelles séduit à nouveau de nombreux artistes, dans tous les répertoires musicaux. C’est le cas de Florine Malherbe qui en a fait son compagnon de route.
Jeune prodige
Il souffle et ventile littéralement dans ses veines. L’accordéon fait partie de la vie de Florine Malherbe. « Petite, j’allais au bal avec ma grand-mère pour l’accompagner. Ce sont les plus lointains souvenirs que j’ai au son de l’accordéon. J’aimais déjà voir les gens danser. »
Celle qui vit aujourd’hui à Trelins, commune de la Loire de 648 habitants, joue ses premières notes à l’âge de 9 ans. « Musicalement, c’est très complet car on utilise les deux mains, à la fois pour jouer et gérer le soufflet, tout en suivant un rythme. » Un maniement lourd et physique qui ne décourage pas pour autant la jeune musicienne.
Après avoir appris les bases du solfège, elle donne rapidement ses premiers concerts. « Ça m’a permis de progresser plus vite, aux côtés d’autres accordéonistes aguerris. Ce qui m’a surtout plu et donné l’envie de continuer, c’est l’ambiance de la scène, les rencontres et les voyages. »
L’année 2017 sera une consécration pour elle avec une participation au Trophée mondial de l’accordéon (45 nationalités et 180 participants), organisé pour la première fois en France, à Onet-le-Château, dans l’Aveyron. Depuis, le calendrier des spectacles de la jeune prodige se remplit presto et sa notoriété ne cesse d’enfler.
Accordéon, nouvelle génération
« Le Covid a été une cassure pour le monde de la musette, mais ce dernier connaît un beau renouveau. Je vois de plus en plus de jeunes qui apprennent l’instrument et d’autres qui viennent danser et s’amuser lors des concerts. » Incarnant cette nouvelle génération d’amateurs d’accordéon, symbole de la fête, la Ligérienne sillonne les régions à la rencontre de son public, allant jusqu’à donner le “La” dans d’autres pays d’Europe.
« Je me produis chaque week-end, parfois même du jeudi au dimanche. Depuis quelque temps, je joue avec mon compagnon Diego Gatte, accordéoniste également. Nous gérons les contrats et les trajets en autonomie. C’est un quotidien prenant mais galvanisant. Nous en vivons. »
Au point de mettre ses études de côté et de se consacrer pleinement à cette aventure itinérante qui les mène dans les territoires ruraux. Ne mâchant pas ses mots et envoyant valser les a priori, Florine Malherbe défend sa passion. « Au lycée, j’avais un peu honte de parler d’accordéon. Il peut être perçu comme étant ringard par certains, mais il est loin d’être démodé et je suis très fière d’en jouer ! »
Nuits de Nacre à Tulle, en Corrèze, Dommartin-lès-Remiremont dans les Vosges ou encore Voulême dans la Vienne, la mélomane a fait danser les Français tout l’été. Et pour 2025, Florine et Diego ont l’ambition de monter un orchestre. De quoi tenir la note encore longtemps.
Dates-clés
2013 : à 9 ans, elle joue ses premiers accords d’accordéon.
2015 : la surdouée anime des thés dansants durant les week-ends.
2017 : participation au Trophée mondial de l’accordéon organisé en France.
2025 : la musicienne souhaite monter un orchestre avec son compagnon.