Que retenez-vous de votre mandat ?
Comme pour beaucoup de personnes, avant de m’engager, la MSA pour moi, c’était l’organisme qui collectait les cotisations. Aujourd’hui, je ne manque jamais une occasion de dire : « Si vous saviez tout ce que qu’on y fait ! » Et souvent, silencieusement. Nous sommes parfois les seuls sur les territoires. Un jour, il faudra que cette présence soit reconnue à sa juste valeur !
Que ce soit au titre de mon mandat syndical ou dans la protection sociale, ce que je recherche avant tout, c’est la fibre humaine. J’ai découvert à la MSA une qualité de travail dans tous les services. Quand le gouvernement prend une décision avec application quasi immédiate, comme l’élargissement des conditions d’accès de la prime d’activité, cela génère une surcharge de travail importante. Nous avons la chance en MSA d’avoir des salariés engagés. Nous pouvons compter sur cette dynamique collective qui fait ses preuves.
En tant qu’élue, quel est votre rôle dans l’accompagnement des adhérents en difficulté ?
La plupart des agriculteurs n’osent pas se manifester quand ça va mal. Notre rôle est simple, il s’agit avant tout de savoir les orienter vers les bons interlocuteurs de la MSA. Quand j’ai connaissance d’une situation, je passe un coup de fil à l’assistante sociale qui se charge elle-même de contacter le ou les services concernés. C’est l’avantage du guichet unique.
Mais ce que je recommande surtout, c’est de prendre rendez-vous et de s’y préparer en réunissant les documents à fournir. Enfin, pour ceux qui se sentent à l’aise avec l’outil informatique, privilégier le mail.
Dès le début de la crise de l’influenza aviaire en 2015 [infection virale contagieuse des oiseaux sauvages, NDLR], en tant qu’éleveuse et gaveuse de canards, je savais quelles en seraient les conséquences. Avec d’autres délégués, nous avons pris les devants. Nous avons beaucoup communiqué auprès des éleveurs. Nous les avons informés, aidés à décrypter les courriers rédigés dans un jargon administratif, et nous avons proposé au conseil d’administration des échéanciers de paiement et des prises en charge totales ou partielles de cotisations.
Vous vous êtes particulièrement engagée aux côtés des femmes en agriculture. Un credo ?
Oui mais pas seulement. Je trouve en effet dommage qu’après avoir obtenu les mêmes droits que les autres catégories socioprofessionnelles en matière de congé maternité, les non-salariées agricoles continuent de faire l’impasse sur l’allocation de remplacement, dont le montant est désormais égal, depuis le 1er janvier 2019, au coût total de la prestation si celui-ci est assuré par un service de remplacement. La profession a longtemps eu peur de laisser entrer des personnes extérieures sur l’exploitation… Mais sous l’effet de la qualité des services de remplacement et de la diminution de la main-d’oeuvre familiale, la pratique se démocratise. Ce qui facilite la conciliation entre vie professionnelle et vie privée.
Par ailleurs, je suis particulièrement sensible aux actions menées pour favoriser l’aide au répit des agriculteurs ou dans le cadre des chartes territoriales des solidarités avec les aînés. Un des besoins fondamentaux des populations rurales, c’est le lien social. Ne perdons pas cela de vue. La dématérialisation ne doit pas s’accompagner d’un renforcement de l’isolement des personnes. Nous devons préserver notre couverture géographique.