La MSA, une évidence ?

Non à vrai dire, j’y arrive un peu par hasard. En 2010, je passe mes journées à la ferme. La MSA n’est pour moi qu’un organisme qui prélève des cotisations et qui verse des prestations. Je ne connaissais pas encore toute l’étendue de son champ d’action. Je ne savais pas à quel point elle pouvait être présente sur le terrain. Je n’avais alors aucune intention de me présenter aux élections. Mais Anne Gautier, présidente de notre caisse, sait trouver les mots et les arguments pour me donner finalement l’envie de m’engager. Je la remercie parce que ça ne m’a apporté que du bonheur, en me permettant notamment de nouer de nouveaux liens. Avec mon mari, pendant 10 ans, nous avons accueilli des jeunes de Mantes-la-Jolie, dans les Yvelines, pendant leurs vacances scolaires. Ces échanges étaient organisés par l’association Cap et vie. Ils proposaient aux jeunes urbains de découvrir la diversité du milieu rural et d’en confronter les différents modes d’approche et de vie. Cela correspondait bien à notre volonté de partage et d’ouverture.

Des valeurs que vous retrouvez en tant que déléguée ?

Quand on est agriculteur, on voit toujours les mêmes personnes, on évoque toujours les mêmes sujets de discussion. Depuis deux mandats désormais, je suis administratrice de la MSA de Maine-et-Loire. Ces dix ans d’expérience m’ont permis de mieux connaître mon canton, Segré aujourd’hui, et la commune nouvelle d’Ombrée d’Anjou en particulier : un territoire rural et vieillissant mais qui recèle aussi beaucoup de dynamisme. J’ai découvert des partenaires et des associations très actives, comme Canton jeunes du Pouancéen, et le savoir-faire des travailleurs sociaux de la MSA. L’ouverture s’illustre également dans les réunions de délégués. L’ambiance y a bien évolué : nous travaillons de mieux en mieux entre collèges. Nous ne partageons pas tous les mêmes idées et c’est là notre très grande richesse. Aujourd’hui, si je devais quitter la MSA, ces aspects me manqueraient : les échanges avec les délégués du premier, du deuxième et du troisième collège, et les partages qui font que la vie est plus belle. C’est intéressant d’avancer ensemble et de toujours progresser !

Des réussites ?

Oui, pendant ces deux mandats, nous avons mené beaucoup d’actions sur notre canton. L’une d’entre elles m’a vraiment marquée : le contrat de développement social territorialisé (CDST). Il s’agit d’abord d’établir un diagnostic sur les besoins et les attentes des habitants en mobilisant les partenaires locaux, les services sociaux de la MSA et la population. Cinq ans après, des actions sont pérennes, comme le marché de producteurs locaux. Jusqu’en 2019, il se tenait tous les premiers samedis de chaque mois chez un commerçant de Pouancé. Cette année, la communauté de communes de la région de Pouancé-Combrée propose de fournir un local : le marché devient un magasin de producteurs ! Une autre initiative, le Pocosel, système d’échange local de services, de savoirs et de produits, a également très bien fonctionné. Cela signifie que nous avons atteint notre but : mettre en place des projets avec les habitants pour qu’ils s’en emparent et qu’ils les fassent vivre. Avant de m’engager à la MSA, je ne pensais pas qu’il s’y passait autant de choses.

Et après ?

Si je suis réélue, je souhaite davantage développer les aides et les conseils en matière de prévention des risques professionnels à destination des exploitants et des très petites entreprises. Je constate que les exploitations sont encore très mal équipées en outils adaptés, comme les couloirs de contention, par exemple.