Mercredi 26 août, à Champ-sur-Barse, dans l’Aube. À l’invitation de la MSA Sud Champagne, plusieurs parents accompagnés de leurs enfants sont fin prêts pour partir à la découverte de l’exploitation laitière de la famille Figiel, qui y a adjoint depuis 2006 une ferme pédagogique pour accueillir scolaires, familles, jeunes de l’enseignement agricole, groupes… et partager sa passion du métier.
La ferme de la Marque est l’une des destinations proposées parmi d’autres exploitations, plusieurs châteaux voire des jardins suspendus, dans les départements de l’Aube et la Haute-Marne. Un sas de décompression bienvenu dans cette période pleine d’incertitudes, de contraintes et d’impossibilités.
Sas de décompression
« Notre idée était de proposer des sorties à moindre coût, pour permettre aux familles de rompre avec le quotidien, partager des moments à l’extérieur de leur lieu de vie à l’occasion de visites centrées sur le patrimoine ou l’agritourisme, expliquent Mathilde Leroux et Chloé Lefol, chevilles ouvrières du projet au service d’action sanitaire et sociale de la MSA Sud Champagne. Nous avons voulu pallier les éventuelles difficultés financières, liées par exemple à une interruption temporaire d’activité, à une perte d’emploi en raison de la crise sanitaire, situations qui ont pu rendre problématique la prévision d’un budget pour le départ en vacances. La MSA a pris en charge les frais d’entrée. » Public concerné : les familles agricoles, de salariés et d’exploitants, bénéficiaires de prestations familiales auprès de la MSA. « Pas de condition de ressources, l’action a été ouverte à tous, sous réserve d’avoir un enfant de 3 à 17 ans. »
« Les élus ont tout de suite adhéré au projet et nous avons fait appel à leur connaissance des territoires pour identifier des lieux susceptibles d’accueillir les visiteurs », précise Esther Mathieu, responsable de l’action sanitaire à la MSA Sud Champagne. Les escapades ont été programmées sur les deux mois d’été, en semaine ou le week-end, pour permettre à un maximum d’adhérents d’y participer.
Après une inscription en ligne, un mail de confirmation a été adressé, avec des informations pratiques et le rappel des gestes barrières à respecter. « Chacun se rendait par ses propres moyens sur le lieu de visite choisi, d’autant que les transports groupés sont compliqués à organiser actuellement dans le respect des gestes barrières. »
Les enfants ont apprécié le contact avec les animaux
Cap sur la ferme de la Marque. « L’un de mes enfants, âgé de dix ans, sait déjà ce qu’il veut faire plus tard : il souhaite devenir boulanger. La ferme proposant un atelier de fabrication du pain, nous avons opté pour cette visite », indique Sandrine Kuntz, l’une des participantes dont le compagnon est à la tête d’un élevage bovin en Haute-Marne. « Nous avons rarement des vacances l’été mais faisons quelques sorties à droite, à gauche. » La famille a donc pris la route pour se rendre dans le département voisin de l’Aube et rejoindre la ferme pédagogique, accueillie par les propriétaires avec café et gâteaux. Tout cela avec des conditions météo idéales.
« Nous aimons faire connaissance avec d’autres activités agricoles. » Atelier de fabrication du pain le matin, avant le « pique-nique sur place, comme pratiquement toutes les autres familles », découverte de l’exploitation, de ses vaches laitières et de tous les animaux de la ferme, de la culture de céréales destinées à l’alimentation des bêtes. « Tout le monde a apprécié ce parcours comprenant beaucoup d’explications et pas mal d’activités pour les enfants qui pouvaient nourrir les animaux, les caresser ; ceux-ci ont l’habitude de voir du monde, poursuit Sandrine Kuntz. À 16 heures, nous sommes allés chercher le pain qu’on avait fait, que nous avons dégusté avec des produits fabriqués à la ferme. »
Pour M. Bataille, également inscrit à cette journée, « d’autres visites dans la liste proposée étaient intéressantes aussi mais celle-ci, programmée un mercredi, me convenait car je ne travaillais pas ce jour-là ». Employé au lac du Der, il a une activité particulièrement dense en été. Pas de vacances pour lui à cette période-là, elles interviennent plus tard, en fin d’année. D’où la satisfaction d’une pause à la ferme pédagogique en famille, avec deux de ses enfants. « Ils ont été très intéressés et ont apprécié de pouvoir donner à manger aux animaux, d’assister à la fabrication du pain. Nous avons eu du temps pour découvrir les différentes activités de l’exploitation, dans laquelle nous avons été très bien reçus. »
Des structures qui traversent une période difficile
Plaisir de découvrir une exploitation qui peut ainsi se faire connaître et présenter ses produits. D’autant que les structures accueillantes ont pu perdre beaucoup d’activité ces derniers mois. « Beaucoup ont apprécié qu’on les interpelle ; certaines sont de petites associations et traversent une période difficile, complètent Mathilde Leroux et Chloé Lefol. Nous les avons informées du nombre de participants quelques jours avant. Même si cela requiert pour elles de l’organisation, elles sont souples et adaptables. Rodées à l’accueil du public, elles intègrent toutes les mesures de précaution liées à la crise sanitaire. » Une crise qui a empêché bien des activités et des projets mais qui a aussi suscité des initiatives comme celle-ci pour s’évader, le temps d’une journée, après une période de confinement vécue difficilement par certaines familles.
Photo d’ouverture : Téo Lannié/CCMSA Image
Les visites proposées
Dans l’Aube : Aux poils d’Assenay (élevage d’animaux laineux), château de Vaux, château de la Motte-Tilly, ferme de la Marque.
En Haute-Marne : château du Pailly, jardins suspendus de Cohons, ferme des Gourmandises, ferme du Grand Der.