Blondes d’Aquitaine, gasconnes des Pyrénées, brebis tarasconnaises, romanes, mais aussi porc noir de Bigorre, chiens de berger, ânes et autres équidés… Les stars locales paradent et attirent les visiteurs des Pyrénéennes, venus en nombre. Pas moins de 91 000 personnes, dont 6 000 enfants de maternelle et élémentaire, ont arpenté pendant quatre jours les 25 hectares à la découverte de 2 500 animaux et à la rencontre de 400 éleveurs et 250 exposants mettant en valeur les filières agricoles de l’ensemble de la chaîne des Pyrénées franco-espagnole. Malgré quelques averses, l’édition est un succès.
« Comme si on y étais ! »
Du côté du pôle élevage, le stand de la MSA Midi-Pyrénées Sud fait honneur au thème du millésime 2021 : «L’agriculture de demain», qui ne se fera pas sans veiller à la bonne santé de ses travailleurs. Pour les accompagner dans leur quotidien, les équipes en prévention des risques professionnels s’attachent à toujours faire mieux. Grande nouveauté cette année : l’utilisation de la réalité virtuelle dans l’accompagnement des projets d’aménagement de bâtiments. « Passé l’effet de vertige, c’est agréable de pouvoir faire comme si on y était ! », s’enthousiasme Benoit Condé, exploitant à Taurignan-Vieux, dans l’Ariège, qui visualise pour la première fois le plan de son futur bâtiment en 3D, lors du salon.
Installé hors cadre familial depuis 2014, ce jeune éleveur bovin-viande prépare la construction d’une nouvelle stabulation de 48 places équipée de panneaux photovoltaïques et celle d’un parc de contention afin de moins s’épuiser au travail. « Quand j’ai démarré, je n’avais pas grand-chose, j’enrubannais à la main… j’ai 33 ans à peine et mes canaux carpiens se bouchent. Ça va vite. Depuis, j’ai acheté une pailleuse et j’améliore les conditions petit à petit. Peser, écorner et vacciner les veaux prend beaucoup de temps et nous voulons ma femme et moi pouvoir travailler en sécurité, d’autant plus aujourd’hui que notre enfant a trois ans. Derrière cet investissement, il y a notre bien-être mais aussi celui des animaux. » Grâce au parc, le couple, installé en Gaec cette année, va pouvoir également suivre de plus près le gain moyen quotidien (GMQ) de ses limousines sélection.
Travailler dans de meilleures conditions
« Avant de créer ou d’aménager un bâtiment, on est là pour aider à sa conception en se concentrant sur les conditions de travail et la sécurité, explique Matthieu Navarro, conseiller en prévention et chef de projet en prévention primaire à la MSA Midi-Pyrénées Sud. Notre but est vraiment de faire de la prévention primaire, d’aider à se projeter dans le futur édifice pour voir ce qui va bien, ce qui cloche, ce qui pourrait être fait autrement : est-ce que les zones de passage sont assez larges si on doit passer avec une brouette, un seau ou un chariot, par exemple ? On regarde les largeurs des couloirs mais aussi les ouvertures de portes, les mises à niveau à hauteur d’homme (tables, salle de traite, quais, marchepieds dans les couloirs de contention pour être au-dessus de l’animal…), et l’accessibilité aux différents équipements comme la possibilité d’aller d’un point A à un point B sans devoir sauter une barrière. »
Objectif : limiter les risques de chutes, les troubles musculosquelettiques et optimiser les conditions de travail. Contention, stabulation, mais aussi box de vêlage, abattoir, fromagerie, atelier mécanique, de préparation de paniers…
Les plans en 3D, réalisés avec le logiciel de modélisation SketchUp, sont faits à la demande, sur mesure, avant d’être intégrés à la réalité virtuelle.
Lorsque l’agriculteur met le masque sur les yeux, il est propulsé directement dans son exploitation et peut y circuler comme il veut.
Il peut même monter sur le toit afin de prendre encore plus de hauteur !
« Ça permet d’avoir une vraie vision de la construction, c’est beaucoup plus concret pour eux, acquiesce Matthieu Navarro. On peut alors discuter de la hauteur d’un quai, de la largeur d’un couloir d’alimentation… ».
« Ça m’a permis de remarquer quels points pourraient être améliorés, confirme Benoit Condé. C’est souvent compliqué d’en discuter sans le voir concrètement. Là on touche vraiment du doigt les détails, on se rend compte par exemple qu’un petit élément mal calculé va finalement gêner lors de l’ouverture de la barrière… On évite ainsi d’éventuelles déconvenues. Nous allons y passer le reste de notre vie, donc autant que ce soit bien fait ! »