Un petit plus pour le Net
Délégué MSA en Moselle, Franklin Frères, jeune retraité, ancien informaticien au Crédit agricole a participé à l’élaboration d’un programme d’accompagnement au développement du numérique imaginé avec la MSA Lorraine : «Un petit plus pour le Net». Il anime des sessions proposées aux seniors pour les familiariser à l’informatique.
« Quand j’ai quitté mon travail, j’ai été confronté à un double challenge : qu’allais-je faire de mon temps et ce que j’ai fait jusqu’à présent peut-il encore servir ? J’ai proposé mes services lors de réunions. La MSA de Lorraine a saisi la perche. La numérisation est en marche et ce n’est pas facile pour tout le monde car certains restent attachés à la présence, à l’échange verbal.
« Nous avons élaboré un programme d’accompagnement au numérique, le cadre des séances, monté un cours, trouvé un calendrier et portons aujourd’hui ces formations sur le terrain. Et la MSA a un gros avantage : elle connaît bien ses populations. Elle enregistrait déjà beaucoup de remontées pour ce besoin d’assistance.
« Depuis le début de l’année, j’interviens dans un petit village de Moselle. Je touche la réalité des problèmes en milieu rural. La moyenne d’âge des participants est de 70 ans. Ils n’ont pas peur d’y aller, ils veulent comprendre mais ils se sentent exclus. Et doublement exclus, car il n’y a plus personne dans leur village. Et puis on n’accède pas à l’informatique sans un réseau performant. L’Internet dans certains endroits ne l’est pas. Il faut aussi un matériel et tout le monde ne peut pas se le payer. »
Améliorer l’offre de soins en milieu rural
Présidente de la fédération des maisons de santé du Grand Est, Marie-France Gérard lutte contre les déserts médicaux dans une région où l’offre de soins pose problème.
« Je suis médecin généraliste à Vicherey, commune vosgienne de 200 habitants proche de la Meurthe-et-Moselle. Entre 2000 et 2005, nous avons organisé des réunions de réflexion avec la MSA pour améliorer l’offre de soins en milieu rural et éviter les déserts médicaux. Nous avons travaillé sur des solutions coordonnées afin d’intéresser de jeunes médecins, de penser à la qualité de vie des professionnels de santé et de bien organiser l’offre de soins pour la population rurale.
« La MSA a soutenu les projets de maisons de santé pluriprofessionnelles et les initiatives qui les accompagnaient, en particulier des programmes d’éducation thérapeutique du patient : trois paramédicaux formés ont ainsi mis en place de nombreuses actions.
« En 2017, nous avons monté un projet de communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS). Soutenu par la MSA, il a été validé par l’agence régionale de santé (ARS) en juin 2018. Une coordinatrice nous accompagne pour le mettre en place et faire le lien entre les professionnels. Trois jeunes médecins arrivent dans des communes très rurales. Quand on se bouge un peu, ça marche. Dans ce cadre, nous avons aussi initié un projet de télémédecine : ce n’est pas une solution pour remplacer les médecins mais cela peut être un outil non négligeable, un plan B pour des téléconsultations. »