Favoriser l’intégration dans le monde agricole en Alsace
Germa fait partie du réseau Laser emploi qui fédère les structures d’insertion par l’activité économique (SIAE) créées par la MSA. Elle recrute et met à disposition des salariés auprès d’entreprises clientes, en conjuguant dimension économique et finalité sociale.
Les SIAE ont pour mission d’insérer socialement et professionnellement des personnes et de leur permettre de reprendre pied grâce à un emploi. Une démarche assortie d’un accompagnement et d’un suivi destinés à aider le salarié à retrouver ses marques et se reconstruire. Il s’agit d’un travail de longue haleine puisqu’il faut aussi convaincre et rassurer les employeurs sur les compétences et la fiabilité des personnes que la structure met à leur disposition, avant de pouvoir s’assurer de leur fidélité.
Un challenge de taille relevé par Germa qui a désormais une longue expérience de partenariat, notamment avec certaines entreprises de transformation de chou à choucroute avec lesquelles elle peut bâtir des parcours de formation et faire monter les salariés en compétences.
En savoir plus : voir le site de Laser emploi
Insérer et qualifier dans le Limousin et le Périgord
« Les métiers agricoles sont peu connus, méconnus ou souffrent de représentations un peu obsolètes », souligne Julie Pouivet, directrice du groupement d’employeurs pour l’insertion et la qualification (Geiq) Agri Limousin Périgord qu’elle est venue présenter avec Adrien Leroulley, chargé de mission à la fédération française des Geiq.
« Tout a débuté en 2004 avec un constat : le manque de main-d’œuvre qualifiée. D’où le projet de créer un Geiq sur le département de la Haute-Vienne, à l’initiative de la MSA du Limousin. L’activité a démarré en 2006 ; la régionalisation est intervenue en 2009 et l’extension à la Dordogne en 2017. 180 entreprises sont aujourd’hui adhérentes et accueillent des salariés en alternance – soit 130 à 140 salariés par an en parcours d’insertion. »
Le Geiq (également membre du réseau Laser emploi) s’adresse à des publics éloignés de l’emploi, majoritairement peu ou pas diplômés. « Nous réalisons un travail de terrain, au plus près de nos adhérents, avec une antenne par département. La plus-value est importante : nous cernons les besoins des entreprises pour leur proposer le profil qui correspondrait le mieux à leurs attentes, aux productions, aux contraintes… Un travail en amont invisible mais qui permet au candidat et à l’entreprise de gagner en confiance. Nous sommes présents étape après étape pour accompagner le candidat qui, au départ, ne sait pas trop ce qui l’attend, et l’entreprise qui parie sur une personne ne connaissant pas grand-chose à l’agriculture mais se présentant comme motivée. »
80 % des adhérents sont issus de la filière de l’élevage mais l’activité du Geiq se développe dans les secteurs forestier, du paysage, du machinisme agricole, de l’arboriculture… « Nous enregistrons 80 % de sorties positives, c’est-à-dire avec un emploi à six mois. »
Le réseau des Geiq est en forte croissance depuis ces dernières années : 170 structures aujourd’hui, avec environ 10 000 contrats signés par an. « Il s’est constitué sur une logique de métier assez forte, indique Adrien Leroulley, mais parallèlement se sont développés des groupements multisectoriels avec des dynamiques de territoires afin répondre à des besoins divers d’entreprises moyennes. »
En savoir plus : voir le site du Geiq Agri Limousin Périgord
Recruter et fidéliser dans les Charentes
Présentation à deux voix par Véronique Georgeon, administratrice de la MSA des Charentes, et Pascale Aubert, animatrice des territoires, de l’initiative partenariale conduite pour recruter et fidéliser les salariés en viticulture. « À forte saisonnalité, l’activité dans l’ensemble de la filière génère un nombre considérable d’emplois, indique Véronique Georgeon. Près de 4 500 viticulteurs sont installés dans les deux Charentes dont près de 2 700 employeurs de main-d’œuvre, avec plus de 3 200 salariés et 20 000 saisonniers. L’essor du cognac, en constante progression, met en exergue les difficultés récurrentes de recrutement dans tous les secteurs d’activité, de la vigne à l’industrie. »
Le comité des élus Ouest-Charente de la MSA avait entrepris de longue date des travaux pour remédier à ces difficultés. « En 2017, nous avons rejoint la démarche Défi Cognac (démarche emploi formation interfilière du cognac), initiée par la Direccte qui avait lancé une réflexion sur toute la filière », précise Pascale Aubert.
Un groupe de travail, composé notamment de viticulteurs, a planché pour créer des outils et partager idées et expériences. « Les cinq thématiques que nous avons travaillées sont le recrutement, l’accueil, les équipements de protection individuelle, la rémunération et les conditions de travail. » Une nouvelle signature de convention de partenariat est intervenue en 2019.
Les travaux de groupe se poursuivent avec des perspectives d’actions de formation au management, de développement de structures d’emploi… La MSA est pilote de l’animation du projet et de sa restitution, et la démarche a pu bénéficier de fonds européens. « Une opportunité pour répondre aux préoccupations des viticulteurs et des salariés, promouvoir et valoriser l’emploi agricole, encourager les employeurs à améliorer les conditions de travail mais aussi faire connaître et légitimer la place de la MSA – élus et techniciens – auprès de partenaires extérieurs, s’ouvrir et travailler avec d’autres acteurs et d’autres réseaux », conclut Véronique Georgeon.
En savoir plus : témoignages et documents disponibles sur le site de la MSA des Charentes.
Voir également l’article sur notre site « Viticulture, des recettes pour fidéliser les salariés ».
Proposer un service clé en main en Alsace
Les exploitations agricoles du Bas-Rhin rencontrent des problèmes de recrutement. « Souvent, des structures réduisent la voilure, aussi bien en termes de production que de projets, parce qu’elles sont en manque de main-d’œuvre », pointe David Herrscher, président de la MSA d’Alsace. Les organisations agricoles de la région ont donc décidé d’associer leurs forces afin de mettre en place une plateforme pour l’emploi destinée à pallier la difficulté de recrutement et permettre ainsi aux agriculteurs de développer des projets et d’asseoir leur activité.
Centraliser les offres, proposer aux salariés des emplois dans différents secteurs de production pour qu’ils puissent avoir une activité suffisante mais aussi accompagner les exploitants sur les aspects juridiques et administratifs liés à l’embauche et à l’emploi, qui inquiètent souvent les futurs employeurs, telle sera l’ambition de cette plateforme qui, en un point, proposera un service clé en main.
Et l’an prochain, un groupement d’employeurs pour l’insertion et la qualification verra le jour ; il permettra d’insérer des personnes éloignées de l’emploi, de recruter de nouveaux salariés voire d’attirer de nouveaux profils.
Encourager les pratiques vertueuses en Sud Champagne
Éric Petit, président de la MSA Sud Champagne, et Jean-Pierre Robert, administrateur, partagent la réflexion qui a conduit à l’élaboration d’une charte destinée à encourager les pratiques vertueuses en matière de prestations de service.
« L’appellation champagne s’étend sur cinq départements – la Marne (60 % des surfaces), l’Aisne (14 %), l’Aube (25 %) et quelques hectares en Haute-Marne et en Seine-et-Marne. Avec 15 000 vignerons, 135 coopératives, 320 millions de bouteilles vendues, 4 500 récolteurs manipulants et 380 négoces. Elle emploie 6 000 salariés en CDI, 40 000 CDD hors vendanges, et 90 000 à 100 000 vendangeurs mobilisés sur une quinzaine de jours pour un travail exclusivement manuel. »
Sur ces départements à faible densité de population, difficile de trouver des candidats à la hauteur des besoins et les exploitants font de plus en plus appel à des prestataires de services qui vont chercher la main-d’œuvre dans d’autre pays de l’Union européenne. La MSA Sud-Champagne a expérimenté en 2018 une charte avec trois d’entre eux. Elle formalise cinq engagements :
- recrutement, formation des personnels accueillis, prise en compte des risques professionnels ;
- respect des obligations sociales et contractuelles ;
- sécurité des salariés, organisation avec le respect des personnes sur le chantier, encadrement adapté ;
- logement, transport, restauration des personnels ;
- qualité de la prestation, relation avec le donneur d’ordre.
« En 2019, nous avons élargi à dix prestataires volontaires, au syndicat général des vignerons, au comité interprofessionnel des vins de champagne et aux autres MSA de Champagne. »
En savoir plus : voir notre article « Favoriser les pratiques vertueuses en viticulture ».
Lire aussi
Sommaire de notre dossier : 35e journée nationale MSA, cap sur la protection sociale et l’emploi
Une enquête sur l’emploi
Dans le cadre de la préparation de la Journée nationale, la CCMSA a conduit une enquête auprès des comités de protection sociale des salariés (CPSS) et des non-salariés (CPSNS) des caisses, afin de recueillir les besoins des territoires et les initiatives locales en la matière.
Elle a donné lieu à l’identification de voies d’action. Voir sur le site dédié.