Pourquoi un livre blanc pour la cohésion des territoires ?
S’il est un acteur qui connaît les territoires ruraux, c’est la MSA, avec notamment l’engagement de ses délégués cantonaux bénévoles qui irriguent l’ensemble de nos campagnes. Nous voulons poursuivre notre coopération avec l’État et aller plus loin que ce que nous faisons déjà pour maintenir cette cohésion.
L’État peut s’appuyer plus sur nous qui sommes présents grâce à notre démocratie active, notre proximité géographique impérieuse, notre approche singulière de la personne du fait de notre guichet unique de la protection sociale et des services associés que nous déployons sur les territoires.
En coopération avec les autres acteurs (conseils départementaux, élus locaux, communautés de communes, régime général…), nous mettons en œuvre des actions larges, systémiques qui peuvent bénéficier à l’ensemble des territoires. L’État peut capitaliser sur notre ingénierie de projet, sur notre capacité d’action, sur nos délégués cantonaux bénévoles, citoyens engagés pour le bien commun, qui apportent un service de proximité à leurs voisins. En raison de leur connaissance fine des besoins, ils sont à l’origine de nombreuses initiatives, par exemple autour de la prévention du mal-être, du portage de repas, du transport solidaire…
Comment avez-vous construit vos propositions ?
Nous sommes allés à la rencontre des acteurs locaux pour être au plus près de l’expression des besoins en plaçant notre démarche sous le haut patronage de parlementaires. Il est ressorti de ces échanges des pistes très concrètes pour amener de l’humain et des services dans les territoires ruraux, qui se sentent délaissés. Or, on ne peut pas opposer métropoles et ruralité, c’est un continuum. Les villes tirent leur existence des campagnes et réciproquement. Il s’agit donc pour nous de contribuer à rééquilibrer le service, d’instiller une sorte d’humanisme en action, en renversant le cours de ce transfert excessif vers les métropoles.
La MSA est un outil au service de la politique de reconquête de la relation de confiance entre le centre et les périphéries, entre l’ensemble des territoires et le national. Ce n’est pas le moment de l’oublier, de détruire notre réseau de 40 000 personnes – 15 000 salariés pour la protection sociale, 10 000 salariés de l’offre de services en territoires et nos délégués cantonaux bénévoles –, alors que la ruralité exprime ce besoin de reconnaissance.
Quelques axes forts ?
Notre volonté est d’aller jusqu’à 2 500 points de contact sur l’ensemble du territoire, contre 1 475 aujourd’hui. Nous sommes des “animaux sociaux” et l’homme, quelle que soit son implantation, recherche le contact de ses semblables.
La MSA est partenaire et opérateur des espaces France Services ; elle veut être porteuse a minima de 200 France Services. Là aussi en s’adaptant aux spécificités des zones rurales : nous avons par exemple un projet de bus numérique en Corse, destiné à faire venir le service public à domicile, en partenariat avec les collectivités territoriales.
Autre trait majeur : l’accès aux soins. La MSA prendra toute sa part dans l’accompagnement des professionnels de santé pour la mise en place de l’exercice coordonné, orientation majeure portée par le gouvernement.
Par ailleurs, aujourd’hui, à la campagne, il faut faire des kilomètres pour accéder aux services. Ce sur quoi nous avons capitalisé, ce sont des initiatives qui existent déjà de transport solidaire des personnes vers les lieux de soins. Notre organisation de service public est originale et elle est notre force. Notre démarche traduit simplement cet engagement citoyen au service des populations agricoles et rurales.
Voir aussi
Sommaire de notre dossier : Rencontres régionales MSA, acte 2