Cette action initiée par la CCMSA fait suite au constat d’un accès plus restreint à la chirurgie ambulatoire pour les assurés agricoles. La MSA du Languedoc participe, avec deux autres caisses, à ce projet expérimental. Le Pays Haut-Languedoc et vignobles et ses 88 000 habitants a été choisi comme territoire d’action. Il illustre parfaitement les problématiques de mise en œuvre de ce type de médecine en milieu rural. L’isolement et l’éloignement géographique sont des facteurs identifiés comme des freins au développement de la médecine ambulatoire. Dans tout le nord du département de l’Hérault, la proportion de personnes résidant à plus de vingt minutes d’un ensemble de services de proximité est très supérieure à celle du sud du département.

La MSA a la volonté de prendre en compte les spécificités des patients affiliés au régime agricole, plutôt âgés, plus éloignés et plus isolés, et les préoccupations communes de préserver qualité et sécurité des soins. Les avantages d’une intervention en ambulatoire sont multiples : durées d’attente et de séjour raccourcies dans un milieu médicalisé parfois ressenti comme stressant, sortie le jour même, retour rapide à la vie normale et aux activités habituelles, diminution des risques d’infections nosocomiales, effets secondaires moindres.

Des rencontres ont eu lieu sur le terrain. Elles ont été animées par des chirurgiens et des médecins anesthésistes exerçant dans les différents établissements qui prennent en charge les assurés du secteur : le centre hospitalier de Béziers, les cliniques Saint-Privat de Boujan-sur-Libron, Champeau de Béziers et Causse de Colombiers, et la polyclinique des Trois vallées de Bédarieux. L’ensemble des professionnels de santé — médecins généralistes, infirmiers et kinésithérapeutes — des territoires concernés étaient invités.

L’initiative s’appuie sur un dispositif d’information et de communication auprès des assurés pour mieux faire connaître cette alternative à l’hospitalisation complète. Principaux intérêts : le retour dans un environnement familial et social le jour de l’intervention, et des économies de dépenses de santé pour la collectivité. Elle permet, en outre, de renforcer la coordination entre les acteurs de santé autour du patient.

Au fait, comment ça marche ? Le patient entre à l’hôpital le matin de son intervention et retourne chez lui dans la même journée. Le médecin généraliste établit un diagnostic. Il informe le chirurgien sur les éléments médico-sociaux et professionnels concernant son patient. Ils sont nécessaires pour bien poser l’indication de la chirurgie ambulatoire. Il répond au souhait de renforcer les liens en amont et en aval avec le médecin traitant.

Ce dernier fait totalement partie de la boucle de décision en informant son patient sur les possibilités de la chirurgie ambulatoire, mais l’indication revient bien au chirurgien. Un très grand nombre d’actes chirurgicaux peuvent être pratiqués en ambulatoire, dès l’âge de trois ans. Certains sont connus, comme le traitement de la cataracte ou la chirurgie des varices. D’autres le sont moins, comme la chirurgie de la prostate.

Bien sûr, tous les patients ne sont pas éligibles à la chirurgie ambulatoire mais pour ceux qui le sont, et ils sont nombreux, c’est un mode d’organisation très intéressant qui peut être une bonne solution pour les assurés, notamment en zone rurale.

Au régime agricole, sur les 316 353 séjours en chirurgie en 2014, 40,6 % ont été pris en charge en ambulatoire. L’objectif national est d’atteindre un taux global de 66,2 % à horizon 2020.