Marie, 63 ans, et son mari sont à la retraite. Ils vivent à Saint-Galmier dans la Loire. Après avoir longtemps travaillé comme caissière-vendeuse dans le bricolage, Marie est licenciée. À partir de là, chaque année, elle fait les vendanges mais ça ne dure qu’un mois. Entre-temps, elle pointe au chômage et cela jusqu’à ce qu’elle arrive à la retraite. Son mari suit le même parcours. Après une vie de labeur, il va être difficile pour le couple de joindre les deux bouts même si elle assure qu’ils ont toujours été très économes et qu’ils font avec ce qu’ils ont.
« Quand j’ai effectué l’estimation de nos retraites, je me suis rendu compte qu’elles seraient très petites, explique Marie. Ce sont mes proches qui m’ont parlé de l’allocation de solidarité aux personnes âgées et ensuite je me suis informée sur internet. Je me suis d’abord adressée à l’accueil de la Carsat où l’on m’a dit que, comme mon dernier emploi était les vendanges, je dépendais de la MSA. C’est auprès d’elle que je devais faire mes démarches. Lorsque j’ai déposé ma demande de retraite, j’ai demandé le formulaire de l’Aspa. » En effet, cette allocation n’est pas attribuée automatiquement. Elle doit être demandée à la caisse de retraite.
Un complément de revenu
Henri, 71 ans, habite lui aussi dans le département de la Loire. Horticulteur, ancien producteur de légumes qu’il vendait sur les marchés, il est à la retraite depuis une petite dizaine d’années. « Je n’ai pas tous mes versements, raconte-t-il. Il me manque deux années. Je n’ai pas eu le choix : mon activité marchait de moins en moins bien. Il arrive un moment où il n’y a plus de rentrée d’argent. J’ai été obligé d’arrêter. Quand j’étais actif, une fois les frais et les charges sociales retirés, le salaire n’était pas bien élevé. La retraite ne l’est pas plus. Un peu moins de 1 000 euros, enfin, je crois. C’est ma copine qui s’occupe de ça ! »
Il touche 961,08 € avec l’Aspa, pour être précis. Pour le calcul de l’allocation, la caisse de retraite évalue les ressources du demandeur au cours des trois derniers mois. Si leur moyenne dépasse le plafond de 961,08 €, une autre évaluation est faite sur les douze derniers mois et est retenue si elle permet l’attribution de l’Aspa. Son montant est déterminé par le différentiel entre les ressources et le plafond. Ainsi, comme les revenus d’Henri s’élèvent à 800 € par mois, le montant mensuel de son Aspa en 2023 est de 161,08 € (961,08 € – 800 €). Pour un couple, le plafond est porté à 1 492,08 €. Pour Marie et son époux, l’Aspa correspond à un complément de revenu d’environ 200 €.
L’Aspa en pratique
Pour obtenir l’Aspa, il faut percevoir une retraite personnelle ou de réversion, avoir atteint l’âge de 65 ans ou l’âge légal de départ à la retraite en cas d’inaptitude au travail, que les ressources mensuelles soient inférieures à un certain plafond (961,08 euros pour une personne seule ; 1 492,08 euros pour un couple) et résider en France métropolitaine ou dans un département d’outre-mer au moins 9 mois dans l’année (continus ou discontinus).
Attention : l’Aspa n’est pas attribuée automatiquement. Les personnes remplissant les conditions doivent en faire la demande auprès de leur caisse de MSA à l’aide du formulaire disponible sur son site. La date d’effet est fixée au premier jour du mois suivant la date de la demande. Si celle-ci est effectuée au plus tard 3 mois après le 1er paiement de la retraite de base, l’Aspa peut être attribuée à la même date que la retraite.
Les personnes qui sont, ou vont être, bénéficiaires de l’allocation, peuvent également prétendre à l’aide au paiement d’une assurance complémentaire santé (ACS), en fonction de leurs ressources.
Au décès de la personne bénéficiaire de l’Aspa, une partie des sommes qui lui ont été versées sont récupérables sur la succession. La loi relative à la réforme des retraites entrée en vigueur le 1er septembre 2023 prévoit un relèvement du seuil de recouvrement sur succession de 39 000 € à 100 000 € en métropole et de 100 000 € à 150 000 € en Outre-mer. Si l’actif net de la succession est inférieur à ce montant, il n’y a pas recouvrement.
Pour les non salariés agricoles, le capital d’exploitation agricole et les bâtiments indissociables sont exclus du recours sur succession.