Les accueils de loisirs sans hébergement (ALSH), héritiers des centres aérés, sont des centres d’accueil collectif d’enfants âgés de trois à onze ans, et parfois au-delà, en période périscolaire ou extrascolaire. Entre réformes des temps scolaires et territoriales, leur rôle est au centre des débats.
Un travail de terrain a été effectué auprès de treize structures dans trois départements, complété par une enquête remplie par 409 personnes de 51 départements, et des entretiens avec de nombreux acteurs.
Une diversité de modèles
Portés par des collectivités ou des associations, situés dans différents types de locaux, accueillant des profils et âges divers… Les réalités locales sont variées. Une diversité accentuée en milieu rural par les spécificités géographiques, économiques, culturelles et politiques des territoires. Malgré le manque de moyens, les ALSH se sentent soutenus par les élus qui mutualisent du personnel et mettent à leur disposition des locaux, parfois inadaptés, pour répondre à l’ensemble des besoins.
Un rayon géographique large
Les accueils de loisirs en milieu rural reçoivent en moyenne des enfants de six à sept communes différentes, sur un rayon variant de 13,5 kilomètres en période scolaire à 33 kilomètres pendant les vacances. Les difficultés concernent surtout ces dernières, car la plupart des accueils situés dans les locaux des écoles ou à proximité bénéficient d’un ramassage scolaire. Dans des territoires très ruraux, certains centres rayonnent sur plus de quarante communes et il peut arriver que des familles fassent plus d’une heure de route. Le principal frein à l’organisation de sorties est donc le coût du transport.
Une pédagogie forte
Autour d’un projet pédagogique, les ALSH offrent des activités ludiques et éducatives aux enfants. Une valeur ajoutée souvent méconnue des familles agricoles dont les enfants peuvent rester sur l’exploitation. 90 % des centres organisent des manifestations ouvertes aux habitants et beaucoup développent des relations avec un Ehpad, une maison de retraite ou même des Esat, afin de mettre en place des activités. 73 % accueillent des enfants en situation de handicap.
Des difficultés de recrutement
Plus de la moitié des centres peinent à recruter des animateurs qualifiés. La plupart ont recours à des contrats aidés et s’interrogent sur leur avenir. Par ailleurs, 87 % des structures associatives font appel à des bénévoles.
Des pistes de travail
Familles rurales souhaite renforcer l’accompagnement et la formation des équipes, favoriser les échanges de bonnes pratiques et démontrer la valeur ajoutée des ALSH. La fédération entend travailler à une meilleure maîtrise des coûts et cherche à faciliter les partenariats, notamment pour le transport.
La fin des contrats enfance jeunesse à partir de 2020 conduit la MSA à réfléchir à de nouvelles modalités pour accompagner les collectivités locales rurales dans le fonctionnement et le développement des accueils de loisirs. Pour la direction de l’action sociale, l’enquête permet de faire ressortir des thématiques leviers : la qualité des activités, l’accessibilité, le lien social, la participation des familles et des bénévoles, la professionnalisation, ainsi que le maillage partenarial.