En France, vivre ou avoir vécu en couple n’est pas moins fréquent qu’autrefois. Le mariage reste la situation conjugale la plus répandue dans notre pays (72,4 % en 2016) même si le nombre baisse d’année en année (environ 221 000 en 2019 contre 297 900 en 2000) et les formes de vie commune se diversifient. L’union libre se développe, représentant 20,6 % des couples en 2016, et le pacte civil de solidarité (Pacs), créé en 1999, offre une nouvelle contractualisation des unions (7 %). Cependant, les couples se forment de plus en plus tard et se séparent davantage.
Des incidences financières
Depuis le début des années 2010, 425 000 séparations (divorces, ruptures de Pacs ou d’unions libres) ont lieu chaque année. L’une des conséquences principales est d’ordre financier. Pour les statisticiens, la séparation appauvrit mécaniquement les ex-membres du couple et ce en dehors des frais générés par la procédure. Selon une étude de l’Insee, deux personnes vivant ensemble ne consomment pas deux fois plus qu’une seule mais une fois et demie, du fait de l’économie d’échelle. Ainsi, deux personnes ayant chacune des revenus de 1 700 euros par mois et vivant en couple sans enfant ont le même niveau de vie qu’une personne seule dont les ressources seraient de 2 266 euros.
Les femmes davantage impactées
Dans les faits, cet effet est plus durable pour les femmes et les touche plus que les hommes. Malgré les transferts personnels et les aides sociales, la perte de niveau de vie issue d’une séparation est de 20 % pour les femmes et de 3 % pour les hommes. Tout d’abord parce que dans la moitié des ménages, ces derniers apportent plus de 60 % des revenus. Ensuite, parce qu’après une rupture, ils reforment plus rapidement un couple. Mais surtout, parce que la charge des enfants (quand il y en a) pèse davantage sur les femmes.
Un an après le divorce, 76 % des enfants résident chez leur mère à titre principal (17 % en garde alternée et 7 % chez leur père). Aujourd’hui, près d’une famille sur quatre est monoparentale et 700 000 d’entre elles vivent sous le seuil de pauvreté. 85 % des parents de ces foyers sont des femmes. Les 170 euros (montant moyen par mois et par enfant) d’une pension alimentaire représentent en moyenne 18 % des ressources des familles qui la reçoivent. Mais environ 30 % des familles qui devraient la percevoir sont victimes d’impayés.
Des conséquences pour les enfants
Que des problèmes financiers viennent se greffer ou non à la situation, une séparation reste une épreuve psychologique à surmonter. Les couples, qu’ils soient durables ou non, continuent à avoir des enfants presque aussi fréquemment qu’avant, ce qui conduit à une augmentation du nombre de mineurs qui vivent la rupture de leurs parents. On estime qu’un sur cinq vit aujourd’hui dans une famille monoparentale et que l’âge moyen des enfants lors de la séparation est de 8 ans.
Heureusement, dans la majorité des cas (83 %), les parents parviennent à un accord sur le mode de résidence de leurs enfants après la séparation et choisissent la continuité afin d’éviter de les perturber dans leur quotidien. Reste que le lien et la relation qu’ils parviennent à maintenir entre eux pour exercer la coparentalité sont déterminants dans l’équilibre des enfants. En effet, davantage que la rupture, c’est le conflit parental qui peut être déstabilisant voire destructeur pour eux.