Qu’est-ce que la dénutrition ?
Il s’agit de l’état d’un organisme en déséquilibre nutritionnel. Cela se produit lorsque les apports en énergie et/ou en protéines ne couvrent plus les besoins du corps. En France, plus de 2 millions de personnes sont concernées par ce problème qui touche particulièrement les personnes âgées.
En Bourgogne-Franche-Comté, près d’un quart des personnes de plus de 65 ans présentent potentiellement un risque d’être dénutri.
Pour lutter contre ce phénomène, l’association Promotion santé Bourgogne Franche-Comté a créé « Cuisine du terroir – Un outil pour améliorer la nutrition des aînés ».
Ce livret pratique, auquel ont contribué des seniors nivernais ainsi que Sophie Guillerault, déléguée de la MSA Bourgogne (comité de Nevers-Fourchambault-Varennes-Vauzelles), se veut pédagogique et ludique.
De nombreux facteurs de risque
Comme on ne parle pas la bouche pleine, on aborde d’abord les aspects techniques, pédagogiques et préventifs dans les deux premières parties du livre. La troisième fait monter l’eau à la bouche avec la découverte du terroir nivernais et de ses recettes phares. Mais le but premier de cet ouvrage est de faire connaître la dénutrition aux personnes concernées et de donner les clés de sa détection à leur entourage. Pour cela, quelques idées reçues, comme « Après 60 ans, il est normal de maigrir » ou « Il faut attendre d’avoir faim pour manger », sont à balayer.
Ce qu’il faut garder à l’esprit, c’est qu’en vieillissant les comportements alimentaires changent du fait du mode de vie et des modifications fonctionnelles du corps. D’autant que les facteurs de risque sont nombreux. On peut citer l’isolement social, les difficultés financières, les troubles bucco-dentaires, les traitements médicamenteux sur le long terme, une gêne lors de la déglutition ou un deuil. Ainsi, des vêtements, des bijoux ou un dentier trop grand, la perception d’un trouble cognitif, un réfrigérateur vide ou rempli d’aliments périmés sont des signaux d’alerte qui permettent de repérer la dénutrition à domicile.
Astuces pour prévenir la dénutrition
Une fois détectée, la perte d’appétit et/ou de poids peut être compensée par l’ajout d’une collation le matin ou l’après-midi avec une source de protéines. Qu’elles soient animales ou végétales, elles sont essentielles. À partir de 65 ans, il est recommandé d’en consommer 1 à 1,2 gramme par kilo par jour. L’adaptation des menus en ajoutant un produit laitier, en accompagnant la soupe du soir d’une part de quiche ou l’enrichissement des plats sont aussi une solution.
Il est également possible d’introduire le « manger mains ». Ce mode d’alimentation préserve l’autonomie de la personne tout en respectant sa liberté et son plaisir. Les plats proposés ont une forme et une consistance faciles à manger avec les doigts. Cela permet notamment de préserver l’autonomie, faire du repas un moment plus serein et de favoriser la confiance en soi.
Et comme il est faux de penser que la dénutrition est incompatible avec une activité physique, on retrouve quelques exemples d’activités à pratiquer dans la Nièvre comme des promenades dans la forêt des Bertranges ou s’inscrire au jardin partagé de Varennes-Vauzelles.
Car ça y est, nous pénétrons dans le terroir nivernais pour en découvrir les produits et recettes phares. Mille feuille d’automne, Potage enrichi, Crapiaux aux pommes… en lisant celles des seniors ayant participé à l’élaboration de l’ouvrage, les gourmands peuvent désormais saliver, en toute quiétude côté nutrition !