« Les capacités et les envies se révèlent »
« Après l’organisation de neuf séjours l’an dernier, 21 projets se sont concrétisés cette année pour 600 seniors et jeunes, explique Jérôme Durand, responsable de l’AVMA. Un engouement qui souligne l’attractivité de la formule et la capacité des partenaires (MSA, fédération nationale des Marpa — maisons d’accueil et de résidence pour l’autonomie, Union nationale des maisons familiales rurales, AVMA) à mener de front de nombreux projets au sein de leurs réseaux. L’objectif premier est de permettre à des seniors très âgés de partir et de créer un lien intergénérationnel avec les élèves qui les accompagnent. »
Les bienfaits vont bien au-delà. « En sollicitant les ressources des seniors dans un autre cadre que leur quotidien, les capacités et les envies se révèlent ; à l’issue des vacances, les personnes âgées retrouvent une vitalité, souhaitent retisser des liens, expriment leur volonté de sortir plus. Les jeunes, quant à eux, gagnent en responsabilité. Cette mise en situation représente une expérience concrète et riche qui les conduit à mûrir leur projet professionnel. Ils peuvent la valoriser notamment lors de leurs examens ou d’entretiens d’embauche. »
Dynamique territoriale
Premier partenaire : le réseau des Marpa. Il héberge des personnes dont le niveau d’autonomie est en adéquation avec la nature des séjours proposés. Ces maisons peuvent être amenées à s’associer à d’autres Marpa ou établissements, mobiliser les services locaux d’aide à domicile pour la constitution d’un groupe complet (une vingtaine de seniors). Une ouverture qui leur permet de nouer des relations avec d’autres personnes âgées du territoire et d’afficher leurs initiatives en direction des résidents, dans la perspective de stimuler leur autonomie et de leur offrir de nouvelles activités et découvertes. Bien sûr, les exigences pour l’accueil de ces groupes sont fortes et les villages vacances, à l’écoute des porteurs de projets, montrent leur capacité d’adaptabilité pour en assurer le succès.
« Les conditions de réussite d’un séjour Part’âge tiennent dans les échanges et la communication en amont entre les organisateurs et les villages, précise Jérôme Durand. Ceci afin d’anticiper les besoins et attentes des personnes âgées, d’envisager les questions d’accessibilité, préparer l’accueil du groupe, les animations… La rencontre des jeunes et des seniors, préalablement au départ, est également indispensable. Ces derniers peuvent être inquiets à l’idée de quitter leur cocon et ont besoin d’être rassurés. Ils se trouvent plus rapidement en confiance quand ils savent qu’un jeune, avec lequel ils ont pu discuter, sera aux petits soins pour eux pendant toute la durée du séjour. »
En 2019, plus de Part’âge !
Pour l’an prochain, la CCMSA et l’AVMA relancent leur appel à partenariat. Vingt-cinq séjours au maximum seront accompagnés, toujours avec la volonté de préserver l’autonomie des personnes âgées et de garantir le même niveau de qualité. Nouveauté pour cette édition : les organisateurs doivent formaliser un projet intergénérationnel sur l’une des trois thématiques suivantes : bien-être et santé, transmission de savoirs, lien social. Ce qui développera encore plus l’implication des jeunes.
Le soutien de l’AVMA sera encore très marqué (financement du séjour des jeunes et de deux accompagnateurs, prise en charge des frais de transport) mais, pour pérenniser le dispositif, un modèle économique et de nouveaux relais financiers, notamment au plan local, sont recherchés.
La mutuelle santé Mutualia a rejoint cette année les partenaires, aux côtés de l’ANCV (Association nationale pour les chèques-vacances) qui participe au financement par le biais de son dispositif Seniors en vacances : les séjours de cinq jours et quatre nuits reviennent à 336 euros par personne âgée et l’ANCV peut prendre en charge 135 euros pour celles qui ne sont pas imposables, soit un reste à charge de 201 euros.
La dynamique partenariale sur les territoires est bien lancée autour de Part’âge. Cap maintenant sur les projets 2019 et sur l’inscription dans le temps de ces pauses intergénérationnelles.