Un écran avec sur la partie droite les deux intervenants à l’image, une zone centrale pour visualiser en direct les informations délivrées et proposer des interactions sous forme de quiz, une autre pour permettre aux participants de poser leurs questions… bienvenue au webinaire organisé ce 17 juin pour les délégués MSA (quatre sessions ont lieu ce jour). La deuxième conférence à distance de la journée réunit environ 80 internautes désireux de s’informer et d’échanger sur la thématique « adopter et faire adopter les bons gestes face aux épidémies ».

Faire barrage au virus qui continue de circuler

Acteur de la prévention santé sur les territoires ruraux, la MSA se doit d’accompagner efficacement les assurés par la prévention et l’éducation à la santé au plus près de leurs besoins. Son réseau de proximité, via ses délégués, femmes et hommes de terrain bénévoles, a un rôle essentiel à jouer pour délivrer les informations. En leur donnant toutes les clés sur les bons gestes à adopter, le régime agricole leur propose ainsi d’être des ambassadeurs des fameux « gestes barrières » qui peuvent nous permettre de nous protéger et de protéger les autres d’une contamination. Plus nous serons nombreux à bien les connaître et les respecter, plus nous ferons barrage au virus, qui continue de circuler, et plus nous préviendrons les affections saisonnières telles que la grippe ou la gastro-entérite virale. Comme les occasions de contact ont augmenté avec la levée progressive des mesures restrictives, le respect de la distanciation physique et de ces gestes prend encore plus d’importance.

« Faut-il se laver les mains à l’eau froide ou à l’eau chaude ? », interroge Jean-Paul. « Combien de temps le virus est-il actif sur les masques et les matériaux ? », demande Joël. « Les tests sérologiques sont-ils fiables, certains médecins semblent en douter ? », s’enquiert Roger. Dominique, bénévole au sein d’une association d’aide à la personne, aimerait lui savoir s’il peut maintenant se rendre au domicile des personnes pour les aider à compléter leurs dossiers. Maïté voudrait s’assurer que les tests prescrits avec ordonnance sont bien pris en charge financièrement, et Michel savoir avec quels symptômes consulter. Ce sont quelques-unes des nombreuses questions qui rythment cette session, très riche en informations sur la distanciation physique et sociale, le lavage des mains, les gestes barrières ou le port du masque.

Elle est introduite par quelques données chiffrées sur les affections saisonnières afin de mieux faire comprendre l’intérêt des mesures de protection et de prévention, et pas seulement dans le cadre du Covid-19.

« Le respect de l’ensemble des mesures est efficace. »

« Il y a 21 millions d’épisodes de gastro-entérite virale chaque année en France, précise François Krabansky, soit quasiment un tiers de la population. Ils sont à l’origine de 1,4 à 4 millions de consultations en médecine générale, générant donc une forte utilisation de notre offre de santé. La grippe saisonnière touche un peu moins de personnes : de 2 à 6 millions de cas par an en France. Toutefois, elle est assez dangereuse puisqu’elle engendre en moyenne 8 100 décès par an. Pour le Covid-19, on enregistrait en France plus de 155 000 cas au 12 juin, ce qui est limité si on compare ce chiffre à ceux autres affections saisonnières. Mais 102 000 personnes ont été hospitalisées, avec 29 000 décès. La gravité est donc importante. »

La projection d’un graphique (issu de l’enquête CoviPrev menée par Santé publique France pour suivre l’évolution des comportements et de la santé mentale pendant l’épidémie) souligne pourtant la baisse significative de l’adoption des mesures d’hygiène et de distanciation au fil des semaines, notamment depuis le déconfinement, et l’augmentation régulière du port du masque. Une occasion pour le Dr François Krabansky de rappeler que « si le masque peut être perçu comme une mesure ultime contre le virus, c’est le respect de l’ensemble des mesures qui est efficace » : distanciation physique et sociale, mesures d’hygiène, gestes barrières, port du masque.

« Il convient de garder les distances physiques au maximum. Quand on respire, parle, éternue, on émet des gouttelettes pouvant contenir le virus ; il sera alors transmis aux personnes qui se trouvent dans notre environnement. Si on garde nos distances, si on évite les contacts, on casse les chaînes de propagation et on réduit le nombre de personnes pouvant être atteintes. »

Lavages des mains et port du masque

Un volet de ce webinaire est consacré au lavage des mains. « Pour qu’il soit efficace, il faut que toute la surface soit bien lavée, avec une durée et une fréquence suffisantes au cours de la journée pour éliminer un maximum de virus. » Joignant le geste à la parole, le médecin détaille les neuf étapes à suivre. Quelques rappels ensuite sur la nécessité d’éviter de se serrer la main, de s’embrasser et, toujours, de garder ses distances.

Le port du masque fait également l’objet d’un éclairage particulier. Pas question de le porter sur le menton, ni de conserver un masque chirurgical – qu’il convient de jeter après utilisation. « Si le masque est un faible moyen de protection individuelle, signale le Dr Krabansky, lorsqu’il est porté par une personne malade, il permet d’éviter de transmettre la maladie à d’autres. Plus on sera nombreux à l’adopter, plus l’efficacité est importante. » Il souligne aussi que la partie protectrice du masque doit être intègre, qu’il faut éviter de la toucher. Et, pour être protecteur, le masque – à prendre et à retirer par les élastiques – doit couvrir le nez et la bouche de la façon la plus hermétique possible.

80 %, c’est la baisse du risque de contamination à proximité d’une personne infectée par le Covid-19 quand on respecte une distance d’un mètre ou plus.

Mobilisation individuelle au service du collectif

La séquence se clôt par des recommandations sur la manière de relayer les informations de prévention auprès des assurés, afin de faire progressivement évoluer les comportements et mieux se protéger au long cours. « Il ne faut transmettre que ce dont on est sûr, indique Frédéric Pomykala. Être court et clair, sans inquiéter, ni stigmatiser ou culpabiliser. » Il préconise d’y aller pas à pas. « Notre rôle est de dialoguer, d’inciter à la réflexion, à la remise en question, et d’expliquer, de manière progressive et éducative, afin de donner aux assurés les moyens d’agir et de mettre ces mesures en pratique. C’est un travail sur le long terme, nécessaire pour favoriser la coopération et la mobilisation individuelle au bénéfice du collectif, dans un but commun et solidaire. » Pour aider les délégués dans cette mission de relais auprès de la population de leurs territoires, un kit d’informations a été remis à l’issue de cette conférence.

Le webinaire peut être visionné en replay.

En chiffres

9 infections sur 10 sont transmises par les mains. Un lavage soigné des mains diminuerait de 30 % le risque de maladies infectieuses sur une année.

5 % seulement des personnes se lavent les mains suffisamment longtemps (au moins 30 secondes) pour tuer les germes.

3 000, c’est le nombre de fois que la main touche le visage en moyenne au cours d’une journée.

90 %, c’est le pourcentage de protection quand deux personnes portent un masque à un mètre de distance.