Le thème « Risques chimiques, entre incertitude et subjectivité » a permis d’ouvrir la discussion sur les défis rencontrés pour concilier incertitudes scientifiques et mise en œuvre de mesures de prévention efficaces. L’objectif ? Croiser les expertises médicales et de prévention pour mieux protéger les travailleurs face aux risques chimiques.
S’adapter aux réglementations
Gérard Bernadac, médecin conseiller technique national en charge du risque chimique à la caisse centrale de la MSA et lui-même viticulteur à Bassan, près de Béziers, et Fabrice Michiels, médecin coordonnateur du SPST 19-24, ont captivé l’auditoire en explorant les dernières avancées scientifiques sur le sujet.
« L’adaptation à la réduction des intrants chimiques à l’initiative des entreprises agricoles est une réalité. Mais cette information ne transparaît pas clairement dans les informations relatées au public », note Gérard Bernadac.

Pour lui, il est important de souligner que les agriculteurs ont su s’adapter et répondre ainsi à la demande sociétale. « Depuis 20 ans, beaucoup de molécules de pesticides les plus toxiques ont été interdites. Ce mouvement se poursuit. Les différents référentiels de pratique culturale ont tendance à se rejoindre quant à la panoplie des intrants chimiques pouvant être utilisés. »
Des contraintes à prendre en compte
Il note toutefois plusieurs difficultés auxquelles les agriculteurs sont confrontés :
– la temporalité avec laquelle cette évolution est orchestrée par le plan Écophyto n’est pas toujours compatible avec les évolutions nécessaires des filières ;
– les contraintes qui assaillent au quotidien le travailleur agricole dans ses diverses tâches phytosanitaires (préparation, gestion des incidents, application…) devraient être compensées par une prévention technique efficiente.
« La MSA a placé ce dernier objectif dans les priorités de sa stratégie de prévention, mais elle ne dispose pas de tous les leviers pour la faire prospérer. Et cet élément n’est pas inclus dans la stratégie Écophyto », précise le médecin.
Cette rencontre marque le début d’une collaboration renforcée entre les deux organismes, qui conjuguent leurs savoir-faire pour proposer aux entreprises et travailleurs des deux régimes des outils concrets d’évaluation et de prévention.