Sa particularité capillaire fait un effet bœuf. Une houppette « à la Tintin » qui lui a valu son prénom, à peine tiré par les cheveux, mais surtout le titre convoité d’égérie du Salon de l’agriculture. « Oupette est née comme ça, avec un chignon dressé sur le front. Aussi prononcé, c’est assez rare, sourit Alexandre Humeau. Elle est vite devenue la mascotte de notre ferme. » Et aujourd’hui la figure de proue de l’élevage français à la Porte de Versailles.
Vachement bien
Au chaud dans son étable de Dienné, village de 580 habitants en Nouvelle-Aquitaine, une star se prépare. À quelques jours de l’ouverture des portes de la plus grande ferme de France, Oupette est de bon poil et profite. « Nous prenons soin d’elle et peaufinons sa préparation. Elle reçoit beaucoup de visites et a le droit à des séances de manipulation ou de toilettage, insiste l’agriculteur. Même si notre vache est une habituée des concours agricoles, nous la mettons progressivement dans l’ambiance parisienne, en mettant un fond musical dans le bâtiment, tout en lui assurant du repos. »
Toujours bien coiffée donc, Oupette illustre au cordeau la race limousine : une robe froment vif, des muqueuses éclairées et des qualités maternelles affirmées. Des atouts qui lui ont déjà permis de remporter des trophées, comme le concours départemental de Poitiers en 2019 ou le concours régional de Chabanais en Charente en 2023.




« Une reconnaissance »
En tant que têtes d’affiche, Oupette et Alexandre Humeau incarnent l’image de la 61e édition du Salon. Quais de métros, journaux, réseaux sociaux… leurs frimousses se retrouvent partout. Depuis 2012, la tradition d’une vache égérie symbolise avant tout l’implication des agriculteurs et leur engagement envers les consommateurs. « Cette distinction est tout d’abord une surprise, car je n’ai pas candidaté pour cet honneur, précise l’éleveur. C’est surtout une fierté et une reconnaissance du travail accompli avant moi par mes parents et ma famille. »
Enfant de la Vienne, berceau historique de la race limousine, Alexandre Humeau est né à Poitiers d’un père éleveur et d’une mère professeure de mathématiques. Après des études agricoles à Limoges et dans l’Aveyron, il rejoint l’exploitation familiale en 2010 aux côtés de son père, ses oncles et cousins. « Aujourd’hui la ferme s’étend sur 430 hectares et héberge une centaine de limousines, souligne-t-il. La viande est commercialisée entre 70 et 80 % en vente directe sur l’élevage, dans un magasin de producteurs, auprès des comités d’entreprise et Ehpad locaux, ainsi qu’au sein de la filière Label rouge. »
Alexandre Humeau est en auto-suffisance quasi-complète pour l’alimentation de ses bovins, et applique les techniques de conservation des sols se rapprochant d’une pratique agroécologique depuis 2017, notamment pour faire pousser ses céréales.
À cœur ouvert
Le paysan connait bien les allées du Salon de l’agriculture. Investi localement, il cumule plusieurs casquettes qui l’ont amené précédemment à la capitale, comme celles de juge agréé en race limousine depuis 2014 ou de trésorier du syndicat des éleveurs limousins de la Vienne depuis 2016. Particulièrement pédagogue et adepte des portes ouvertes sur sa ferme, le poitevin a à cœur d’aller à la rencontre des professionnels et du public pour parler de son métier. « J’ai hâte de venir partager mon amour pour la race limousine et de transmettre les valeurs du monde agricole. Je tâcherai d’être le porte-parole de l’élevage dans son ensemble auprès des visiteurs et des responsables politiques lors de l’événement. »
Défenseur du savoir-faire français, Alexandre Humeau ne mache pas ses mots, après plusieurs mois de mobilisation agricole dans l’Hexagone contre l’accord commercial avec le Mercosur. « En France, nous sommes capables de produire une alimentation de qualité, au prix d’efforts et de respect des réglementations strictes. C’est dur de voir que l’on importe des viandes non conformes aux normes en vigueur. Élever des animaux, c’est une vocation. Mais c’est aussi un métier très exigeant. C’est le message que j’ai envie de faire passer, comme je le fais au quotidien avec mes enfants. »
Ces derniers rejoindront d’ailleurs leur père en fin de salon pour vivre cette aventure en famille. Oupette également sera accompagnée de sa progéniture. Du haut de ses 6 ans, elle vient de mettre au monde un petit veau, né le 25 décembre dernier. Le broutard fera le déplacement dans la ville Lumière. Un chouchou tout trouvé pour le public !
*Mercosur : accord commercial de libre-échange entre l’UE et cinq grands pays d’Amérique latine.
La MSA au cœur du Salon
Les équipes de la MSA accueilleront les visiteurs au Salon international de l’agriculture du 22 février au 2 mars à Paris Expo – Porte de Versailles sur un stand entièrement repensé, situé dans le hall 4, allée B. Chaque journée sera ponctuée par des activités sur des thématiques essentielles telles que la santé, la prévention, le risque routier ou les nouvelles technologies. Comme chaque année, le plateau télévisé MSATV accueillera des invités et des experts du monde agricole. Les échanges seront diffusés en direct sur la chaîne YouTube de la MSA.
Cette année, un accent particulier sera mis sur les élections des délégués MSA, prévues du 5 au 16 mai. D’une importance capitale, elles permettront d’élire les 13 760 délégués qui auront pour mission de représenter le monde agricole dans sa diversité à travers toute la France. Le stand proposera une série d’ateliers interactifs et d’animations pour sensibiliser les visiteurs à l’importance de ces élections et au rôle crucial des délégués qui contribuent à améliorer le quotidien des travailleurs du secteur agricole et animent les espaces ruraux.