Comme toutes les entreprises accueillant du public, les vignerons doivent rendre leur cave accessible aux personnes handicapées et à mobilité réduite. La mesure est inscrite dans la loi sur l’accessibilité des lieux publics de 2005. Elle sera obligatoire à compter de fin 2018. L’Alsace, grande région viticole, n’est pas en reste. Pourtant, beaucoup d’exploitations ne sont pas aux normes.
« Le syndicat des vignerons indépendants d’Alsace a fait appel à nous à la suite d’un grand nombre de demandes, notamment à propos d’offres frauduleuses par e-mail ou téléphone, explique Séverine Haller, assistante commerciale et marketing d’Apis Alsace (MSA Services). Il ne savait pas vers qui se tourner pour constituer les dossiers et accompagner les exploitants. » L’association pour l’innovation sociale, en collaboration avec le Synvira et l’Association des viticulteurs d’Alsace (Ava), a ainsi développé une offre d’accompagnement sécurisante, adaptée aux besoins et aux budgets : diagnostic, état des lieux par un spécialiste, préconisations, évaluation du coût des travaux, puis constitution du dossier à adresser à la mairie, ou encore recherche de financement, d’entreprises compétentes et suivi du chantier.
Obtenir le label « Tourisme et handicap »
« C’est une procédure et un investissement supplémentaires que peu sont enclins à engager, continue Séverine Haller. Certains vignerons ont des travaux assez conséquents à réaliser. Mais ce qui apparaît comme une contrainte peut devenir une opportunité. Rendre accessible son caveau aux personnes en situation de handicap et à mobilité réduite, c’est s’ouvrir à une nouvelle clientèle. C’est notamment un plus pour l’accueil des personnes âgées qui font la route des vins d’Alsace et qui sont confrontées à des problèmes dans leurs déplacements. Un vigneron que je suis me racontait les difficultés pour l’accès en bus à son exploitation, ce qui l’a poussé à engager des travaux pour la mise aux normes. On y voit bien la plus-value de cette démarche, qui permet également d’améliorer la qualité de son accueil, d’afficher son adhésion à des valeurs humaines et solidaires, et de valoriser ainsi son image de marque. »
L’association propose également des prestations complémentaires, comme la mise en place d’une signalétique visible, lisible ou audible, des vidéos pour présenter l’exploitation en langue des signes, une carte des vins en braille… Et, pourquoi pas, obtenir le label Tourisme et handicap ! « Nous avons l’avantage d’avoir déjà la connaissance du monde viticole et nous essayons de trouver des solutions au plus juste grâce à notre réseau de partenaires. »
À la fin de la prestation, l’association offre une formation pour mieux accueillir ce public spécifique, améliorer les échanges, réduire la gêne éventuelle face aux différentes formes de handicap et fidéliser ainsi la clientèle.