Au programme : stands animés par de nombreux partenaires, ateliers consacrés à l’adaptation du logement, à la rénovation énergétique, remise d’un guide pratique… La rencontre était précédée par un temps d’échange dédié aux professionnels et élus du territoire afin de discuter du rôle et de la place de chacun dans les situations de mal logement.
Un guide recensant les informations sur l’habitat
Maël-Carhaix, ancienne cité ardoisière de 1 550 habitants où l’agriculture tient encore une place importante, a accueilli le forum « Bien vivre chez soi ». Une rencontre « dédiée à l’habitat sur le territoire de la communauté de communes du Kreiz-Breizh car notre organisme de protection sociale a à cœur d’être au plus proche des problématiques rencontrées par ses adhérents, soulignait en préambule Maryse Cougard, administratrice de la MSA d’Armorique. Un guide recensant les informations sur l’habitat pour le territoire a été conçu. Dans la continuité de ce travail partenarial, il semblait important pour le service social de proposer un temps fort autour des questions d’adaptation, d’énergie, d’inconfort. Ainsi chaque habitant a la possibilité d’identifier les interlocuteurs privilégiés et échanger pour trouver des réponses correspondant à sa situation. »
À quel organisme un jeune en recherche d’appartement peut-il s’adresser ? En cas de litige avec son propriétaire, qui contacter pour connaître ses droits et se faire aider juridiquement si besoin ? Comment financer un projet de travaux pour rendre son habitation moins énergivore ? Vers qui se tourner pour glaner des conseils pour l’adaptation de sa maison ? Afin de répondre aux interrogations d’un public venu en nombre, la MSA d’Armorique avait convié ses partenaires locaux pour animer des stands et des ateliers pratiques.
Pénurie de solutions locatives dans certaines zones
Le régime agricole consacre une part de ses dépenses de prestations pour le logement. Il ne veut pas pour autant se contenter de déployer l’arsenal de ces aides mais entend promouvoir une politique visant à dynamiser le logement et à l’adapter aux besoins notamment des personnes démunies, âgées ou en situation de handicap.
Propriétaires, locataires, occupants temporaires, jeunes, personnes seules, chargées de famille, en perte d’autonomie… les besoins en matière d’habitation sont multiples et évolutifs. À chaque âge, à chaque changement de vie, à l’occasion d’une maladie, d’un accident ou d’un handicap, la question risque de revenir sur le tapis. Comment y répondre au mieux en prenant en compte la diversité des situations ?
Comme en milieu urbain, l’habitat dans les espaces ruraux n’est pas sans poser de problèmes : pénurie de solutions locatives dans certaines zones, tendance à la dégradation de logements anciens occupés par des propriétaires aux moyens trop modestes pour la réalisation de travaux d’amélioration, nécessité pourtant de rénovation ou d’adaptation afin d’améliorer les conditions de vie des occupants ou de rendre leur lieu de vie conforme aux normes de décence… L’offre ou l’existant ne répondent donc pas toujours à la demande, aux attentes, aux exigences légales.
Pourtant, le logement représente un élément essentiel pour l’équilibre d’un territoire et de sa population : il a des retentissements sur la santé, l’emploi, la vie sociale. Disposer d’un lieu confortable, avec toutes les commodités – à plus forte raison, quand l’autonomie diminue – devrait être une évidence.
Il était donc normal que la MSA se saisisse de la question et propose aux habitants du territoire conseils et accompagnement en lien avec toute une chaîne d’acteurs aux compétences interdépendantes – ce qui rend parfois complexe le parcours d’un demandeur ! Les visiteurs étaient ravis que tous ces spécialistes soient réunis en un lieu pour éclairer leur lanterne.
Habitat indigne, habitat indécent
Même pour les professionnels, il est parfois difficile de s’y retrouver dans l’évolution des dispositifs, la répartition des compétences, le rôle et la responsabilité de chacun. C’est pourquoi un temps dédié aux acteurs sociaux et élus du territoire avait aussi été aménagé. Une opportunité pour clarifier par exemple les notions d’habitat indigne (dont l’état expose les occupants à des risques manifestes, pouvant porter atteinte à leur sécurité physique ou à leur santé) ou indécent (toiture non étanche, gros œuvre dégradé, garde-corps en mauvais état, ventilation absente ou insuffisante, habitation non desservie en eau potable, absence d’eau chaude…).
Un propriétaire s’engage à louer un logement décent : c’est une condition pour percevoir les aides au logement, directement ou indirectement. En cas de non décence, celles-ci peuvent être consignées par la CAF ou la MSA pour faire en sorte que le propriétaire effectue les travaux.
Il a aussi été rappelé aux professionnels qu’ils peuvent utiliser une fiche de signalement pour communiquer au pôle départemental de lutte contre l’habitat indigne (PDLHI) la situation d’un logement présentant des causes d’inconfort. Une demande que le secrétariat du PDLHI enregistre, préinstruit et oriente vers le partenaire adéquat, selon le secteur territorial et les problèmes rencontrés. En Bretagne, 63 130 logements privés sont potentiellement indignes (soit 4,8 % du total) et 17 851 sur le département des Côtes-d’Armor (7 %).
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« Nous constatons souvent un problème lié à l’habitat ». À l’occasion d’un forum logement organisé à Maël-Carhaix par la MSA d’Armorique, des solutions ont été exposées pour concourir à l’amélioration de l’habitat et développer une approche préventive pour bien vivre chez soi. Témoignages.