Apporter un soutien aux personnes dans leur vie de tous les jours

Qu’il s’agisse du métier d’agriculteur ou de son engagement bénévole, quand Jean-Pierre Grosso se lance, il ne fait pas les choses à moitié. Depuis les années 1990, il a assisté de près à l’évolution de la MSA et aux défis du monde agricole.

Peintre carrossier tôlier de métier, il reprend l’élevage laitier familial en 1982 à la suite du décès de son père, avant de s’associer en Gaec en 1990. Il diversifie son activité en se lançant dans le maraîchage et la culture de céréales avant d’évoluer par la suite vers la production viticole et la reproduction de semences. Dès lors, le binôme qu’il forme avec son associé, Claude Rossignol, va l’engager sur la voie de la défense du métier. « Au début, on met un orteil, puis le pied, la main et le bras suivent, et l’engagement devient total ! », plaisante-t-il.

Solidarité agricole

Aux côtés de la MSA, dont il est élu administrateur, président du comité d’action sanitaire et sociale et membre du comité de protection sociale des non-salariés, il s’engage dans les chambres d’agricultures départementale et régionale, à la Société d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer), au sein du service de remplacement ainsi qu’au Crédit agricole.

« Lorsque j’ai changé de filière, j’ai reçu de l’aide et des conseils de voisins. Cette solidarité agricole m’a aussi motivé à m’engager. Je me suis lancé, et j’ai appris sur le tas. Au début, on n’ose ou on ne sait pas comment intervenir. Puis, petit à petit, on apprend les règles du jeu, on s’engage dans des dossiers et on devient un peu plus serein.

Avant, je ne connaissais pas la MSA et tous ses domaines d’intervention. Ce qui me plaît, c’est le social en général ; on se préoccupe aussi bien de l’économie que de la famille, de la santé physique et mentale et même de la prévention des risques professionnels. » Pour lui, un délégué MSA est à l’image du métier d’agriculteur : un couteau-suisse qui touche à tous les sujets.

En 1998, un accident de machine agricole chamboule sa vie et l’oblige à faire une pause. Présentant un taux de handicap de 80 %, il revient deux ans après avec un leitmotiv renforcé : l’humain. « Ce qui m’importe, c’est d’apporter un soutien aux personnes dans leur vie de tous les jours. D’être dans le concret. Sur mon territoire, les gens me connaissent, ils m’appellent quand ils ont besoin d’aide. Notre rôle est de faire le lien avec les services de MSA. »

Loger les saisonniers

En 35 ans, il a vu cette relation évoluer. « Depuis plusieurs années, le contact est devenu plus facile avec les équipes de direction de la MSA. Le directeur général est très avenant, disponible et réactif, c’est très appréciable. On est au courant du suivi, de la prise en charge et de la finalité des dossiers que nous faisons remonter. Et on se sent utile. Le système mis en place est pertinent et démontre toute la force du guichet unique de la MSA. Ce fonctionnement avec les délégués de terrain, on ne le retrouve pas ailleurs. »

Dernier projet en date pour l’élu provençal : faciliter le logement des saisonniers agricoles, sur un territoire où l’économie est tournée vers le tourisme et où le foncier se fait rare et cher. « Nous y travaillons depuis un an avec la chambre, la MSA et le département. Après une étude de territoire, nous souhaitons proposer aux communes et à l’État la mise en place d’hébergements directement chez l’agriculteur ou via les campings.

Dans un contexte de manque de main-d’œuvre, nous essayons de faire bouger les lignes pour améliorer le recrutement et surtout faire en sorte que les saisonniers soient mieux considérés et embauchés dans de bonnes conditions. » L’humain, toujours.

On se dit presque tout

Que sont devenus vos rêves d’enfant ?
J’ai fait mon service militaire à Toulon et j’aurais pu être marin-pompier si une greffe de tympan ne m’en avait pas empêché. L’agriculture n’en faisait pas partie au départ.

Quels sont vos plaisirs favoris ?
Je suis un fervent supporter de l’OM ! Même si avec mon handicap c’est un peu compliqué, mais j’aime aussi visiter la France. Heureusement j’ai la chance de vivre face à la montagne Sainte-Victoire, au calme, de posséder une maison adaptée à mes besoins et mes vieux jours, et en plus d’avoir un fils qui prend ma relève sur l’exploitation. C’est important.

Une personnalité que vous admirez ?
Mon ami Claude Rossignol m’a beaucoup apporté, ainsi qu’à notre agriculture globalement dans la région. On a grandi ensemble dans le métier, en binôme, vécu les bons comme les mauvais moments de la vie. Lui, c’était le sage, moi celui qui faisait des bêtises !