La MSA Ardèche Drôme Loire initie des chartes territoriales des solidarités avec les aînés dans une démarche de développement social local. Sur les périmètres des communautés de communes Pays des Vans en Cévennes dans l’Ardèche, et Dieulefit – Bourdeaux dans la Drôme, la restitution des diagnostics a eu lieu. Témoignages.
Catherine Gardes, quel regard portez-vous sur votre mandat et sur la charte territoriale des solidarités avec les aînés ?
J’ai commencé ma carrière comme assistante sociale, en intervenant dans les champs du psychiatrique, de l’aide sociale à l’enfance, dans l’univers carcéral, au bagne même, en Nouvelle-Calédonie, avant de rejoindre le réseau des MFR. En 2015, dès le début de mon mandat, j’ai voulu m’investir dans des actions sociales, devenir la porte-parole des populations qui en ont le plus besoin. Je suis une citadine mais j’ai toujours bien aimé le monde rural et ses valeurs.
Je me suis investie dans la charte territoriale des solidarités avec les aînés sur le secteur des Cévennes ardéchoises, un territoire profondément rural avec des transports et des moyens de communication extrêmement réduits. Il y règne une grande solitude. Les besoins sont énormes, tant en matière d’habitat que de santé, par exemple, et nos moyens limités ! J’ai bien peur que tant que ce territoire ne sera pas désenclavé, qu’on n’aura pas refait des routes, développé les transports et les télécommunications, on ne pourra rien améliorer. Ceux qui sont arrivés dans les années 1970, à la recherche d’un Eldorado, ont conservé des habitudes qui ne coïncident plus avec la vie actuelle. Les pensions de retraite sont très faibles et la précarité, installée. La couverture vaccinale est proche de zéro.
Et vous, Henri Boffard, quel bilan tirez-vous de vos nombreuses années d’engagement à la MSA ?
J’ai débuté comme élu MSA au niveau communal, à Salettes, dans la Drôme, puis j’ai enchaîné sur des mandats de délégué cantonal et d’administrateur pendant 25 ans, dont quinze en tant que vice-président. Ma première mandature comme administrateur s’est avérée complexe. J’étais perdu dans la compréhension des différentes législations. J’avais du mal à m’intégrer. Et puis, ça s’arrange, avec les formations on y prend goût, au guichet unique. Moi je me sens “social ” !
J’ai souhaité m’investir dans la charte des solidarités avec les aînés, notamment pour relayer l’information sur mon territoire où 35 % des habitants ont plus de 60 ans. J’ai participé aux réunions organisées dans le cadre du diagnostic partagé. J’oeuvre désormais au sein de deux groupes de travail sur le numérique et la promotion du bien vieillir. Les partenaires locaux se sont engagés sur la conduite de nombreuses actions. Parmi elles, la mise en place d’un soutien psychologique à domicile et d’un réseau de visiteurs bénévoles.